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Réforme des retraites : qu'est-ce que la «conférence de financement», approuvée par le gouvernement ?

Le Premier ministre Edouard Philippe a répondu favorablement à la proposition de la CFDT. [LIONEL BONAVENTURE / AFP].

Répondant à la proposition émise par le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé l’organisation future d’une «conférence de financement» des retraites. Une première réunion pour en définir les modalités doit avoir lieu ce vendredi 10 janvier.

Alors que les discussions, comme les manifestations, autour du projet de réforme contesté se succèdent tout au long de cette semaine, l’idée de cette conférence de financement est, suivant ce qu’avait indiqué Laurent Berger, de travailler «à des propositions sur l’équilibre du régime à moyen et long terme».

Une façon pour le patron du premier syndicat de France de montrer que, lui aussi, est soucieux d’assainir les comptes.

Une première réunion de cadrage

Pour autant, ce vendredi 10 janvier, il s’agira surtout de «déterminer le contenu» de la future conférence ainsi «que le délai accordé pour aboutir à des solutions», a déjà indiqué Edouard Philippe.

Une première réunion de cadrage, donc, organisée à Matignon et qui réunira les partenaires sociaux sous l’égide du Premier ministre, mais qui devrait, quoi qu’il en soit, remettre autour de la table l’épineuse question de l’âge pivot.

Pour rappel, lors de la présentation du projet gouvernemental, le 11 décembre dernier, Edouard Philippe avait en effet annoncé l’introduction d’un «âge d’équilibre» à 64 ans.

En choisissant de partir à la retraite à cet âge, les travailleurs contribueraient à l’équilibre financier du système et, en contrepartie, bénéficieraient d’une retraite à taux plein.

Ils garderaient cependant le choix de partir à la retraite dès 62 ans (l’âge légal actuellement en vigueur), mais seraient, le cas échéant, pénalisés par un malus financier. Ceux qui, à l’inverse, choisiraient de partir après 64 ans seraient, eux, avantagés avec un bonus financier.

L’annonce de cette mesure avait alors mis le feu aux poudres dans les rangs de la CFDT. Car si le syndicat n’est pas opposé au projet d’un système de retraites universel par points, pas question pour lui de voir mettre en place un âge pivot qui, dit-il, pénaliserait les travailleurs ayant commencé leur carrière tôt, ou ayant des métiers pénibles.

Une conférence aux enjeux financiers pour équilibrer le système de retraites

Afin d'éviter que l'âge d'équilibre figure dans le projet de loi, Laurent Berger a donc proposer de traiter le projet de réforme des retraites en deux temps : ne pas l’inscrire au projet de loi et, à côté de cela, organiser une conférence de financement pour trouver des solutions au financement des retraites, sans passer par l’âge pivot.

Le patron de la CFDT a d’ailleurs déjà prévenu : «Si l’objectif de cette conférence est de recycler l’âge pivot ou de négocier une adaptation de l’âge pivot la réponse est non, a-t-il averti mardi à la sortie de la conférence au ministère du Travail. On ne doit pas être dans une volonté d’équilibre à court terme bête et méchante», a-t-il ajouté.

Il s’est, en ce sens, joint à l’ultimatum lancé par un autre syndicat réformiste, l’Unsa, qui, par la voix de Laurent Escure, son secrétaire général, a prévenu que le «Premier ministre a trois jours» pour renoncer à l’âge d’équilibre.

Un retrait de l'âge pivot inenvisageable à ce stade 

Dans ces conditions, l’exécutif accepterait-il finalement de retirer l’âge pivot ? Si ce scénario a l’avantage de faire passer le reste de son projet et d'éviter un enlisement, cela reste pour autant très improbable en raison de son coût politique trop élevé, la majorité ayant été élue, notamment, pour sa volonté réformatrice.

Renoncer à l’âge pivot impliquerait automatiquement de trouver d’autres sources de financements pour garantir l’équilibre du système de retraites.

A la fin du mois de décembre, Laurent Berger avait à cet égard évoqué l’hypothèse d’une hausse des cotisations patronales et salariales. Avant d’essuyer un refus net de la part du gouvernement et du patronat.

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