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Le trafic de médicaments au moins 1 fois plus lucratif que l'héroïne

La France est le principal pays source de médicaments détournés à des fins psychotropes.[LOIC VENANCE / AFP]

La gendarmerie et l'association G5 Santé, qui rassemble les principaux représentants de l'industrie pharmaceutique française, ont signé jeudi 9 janvier une convention pour renforcer leur coopération contre le trafic de médicaments.

Contrefaçon, exportation illégale... Selon Interpol, le trafic de médicaments est jusqu'à dix à vingt fois plus lucratif que celui d'héroïne. Et les criminels s'intéressent particulièrement aux dérivés de l'opium. Distribués de manière légale dans les pharmacies françaises, certains produits pharmaceutiques se vendent à prix d'or en Scandinavie ou en Europe de l'Est. 

«Nous avons des dossiers où l'on a de l'ordre de 30.000 cachets de Subutex qui sortent illégalement de nos pharmacies par mois. [...] Un cachet de Subutex qui vaut 2 euros en pharmacie peut se monnayer jusqu'à 400 euros en prison en Finlande où il est considéré comme stupéfiant», a déclaré à France Inter le général Jacques Diacono qui dirige l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp), le service de la gendarmerie chargé d'enquêter sur les réseaux criminels.

«Gage de qualité»

Ces derniers sont de plus en plus organisés partout dans le monde. Des individus se procurent des médicaments en pharmacie en présentant une carte de CMU ou AME grâce à des fausses ordonnances et rassemblent les produits qui sont transmis à la tête d'un réseau puis exportés. Conséquence directe de ce trafic, un préjudice financier considérable pour la Sécurité sociale. 

L'objectif de la coopération entre l'Oclaesp, considéré comme acteur majeur de la lutte en Europe, et l'association G5 Santé est donc de recueillir le plus d'information possible sur ces réseaux criminels pour déterminer d'où vient la menace et quels sont les flux.

La France est le principal pays source de médicaments détournés à des fins psychotropes, mais elle est également un pays de destination pour les médicaments fabriqués illégalement dans des labos clandestins, souvent en Asie ou en Europe centrale et de l'Est.

Intérêt pour les médicaments contre le cancer

Ces faux médicaments que l'on peut retrouver sur internet peuvent avoir des conséquences graves sur la santé des consommateurs. Et les principaux acteurs de la lutte contre ce trafic s'inquiètent notamment de l'intérêt croissant des trafiquants pour les anticancéreux.

«En réalité, nous bénéficions en France d'un système très sécurisé de distribution, pratiquement le plus sécurisé au monde. Et donc, pour les trafiquants, c'est un gage de qualité», a précisé à Eric Bayle à France Inter, chef de la division stratégie et analyse de l'Oclaesp.

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