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Age pivot, points, clause du grand-père... Petit lexique pour s'y retrouver dans la réforme des retraites

Entre 806.000 (selon le ministère de l'Intérieur) et 1,5 million de personnes (selon la CGT) ont manifesté dans toute la France contre la réforme des retraites le jeudi 5 décembre dernier. Entre 806.000 (selon le ministère de l'Intérieur) et 1,5 million de personnes (selon la CGT) ont manifesté dans toute la France contre la réforme des retraites le jeudi 5 décembre dernier. [Thomas SAMSON / AFP]

Système universel, âge pivot, régime par points, «clause du grand-père»... La réforme des retraites, qui cristallise la contestation, charrie son lot de termes techniques. D'où l'utilité d'un petit lexique pour avoir bien en tête des enjeux du débat.

Système universel

C'est en ce terme qu'Emmanuel Macron a présenté son projet de réforme lors de la campagne présidentielle 2017. Concrètement, cela signifie que le nouveau système doit englober les 42 régimes de retraites existant en France sous un unique régime, à points. Ainsi, les mêmes règles s'appliqueraient à tout le monde : un euro cotisé donnerait les mêmes droits à la retraite à tous.

Régime par points

Ce nouveau système universel fonctionnerait par points. En clair, le montant de la pension de retraite serait calculé en fonction du nombre de points accumulés au cours de la carrière, et non plus en fonction du nombre de trimestres de cotisation, comme c'est le cas dans le système actuel. Mais deux inconnues demeurent : le montant qu'il faudra avoir cotisé pour acquérir un point, et surtout la valeur de ce point, c'est-à-dire combien d'euros de pension de retraite chaque point rapportera au salarié. 

ELÉMENTS PARAMÉTRIQUES

C'est une ligne rouge tracée par le leader de la CFDT Laurent Berger, favorable à un régime de retraite par points. Le numéro un du premier syndicat de France ne veut pas d'éléments paramétriques dans la réforme. C'est-à-dire qu'il rejette toute modification de l'un ou de plusieurs paramètres du système actuel : âge légal de départ, durée ou taux de cotisation, etc. Il plaide au contraire pour une réforme «systémique», qui modifie en profondeur l'architecture du système. Ce qui est également la volonté déclarée du gouvernement, mais le dernier rapport du Conseil d'orientation des retraites (COR) a semé le trouble, en proposant justement des mesures paramétriques pour résorber le déficit du système. 

Age pivot

Le gouvernement a affirmé qu'il ne toucherait pas à l'âge légal de départ à la retraite, fixé à 62 ans depuis la réforme de 2010. Mais la piste de l'instauration d'un âge pivot à 64 ans, qui figure dans le rapport rendu en juillet par Jean-Paul Delevoye, est toujours sur la table. Concrètement, si cet âge pivot, aussi appelé âge d'équilibre, était mis en place, cela signifierait que les salariés devraient partir à la retraite à 64 ans pour toucher leur pension à taux plein. Ils pourraient toujours partir avant, mais en gagnant moins (ce qu'on appelle une décote), ou après 64 ans, ce qui leur permettrait dans ce cas de toucher plus (ils auraient alors droit à une surcote).

Clause du grand-père

La «clause du grand-père» est une disposition qui permettrait de n'appliquer la réforme qu'aux salariés qui entreront sur le marché du travail après le vote de la loi. Elle a notamment été utilisée dans la réforme ferroviaire adoptée en 2018, qui stipule que les personnes embauchées à la SNCF à partir de 2020 ne bénéficieront plus du statut de cheminot. Dans le cadre de la réforme des retraites, cette clause pourrait être une carte dans le jeu du gouvernement pour apaiser la colère. Mais officiellement, l'exécutif n'y est pas favorable. 

Régimes spéciaux

Les régimes spéciaux sont au cœur de la réforme des retraites, puisqu'elle prévoit leur suppression. En clair, ce sont des régimes de retraite différents du régime général, dont bénéficient certaines catégories de population : salariés de la SNCF, de la RATP, de l'Opéra de Paris, de la Comédie-Française, des industries électriques et gazières, marins, clercs de notaires... Il en existe officiellement une dizaine, et ceux-ci sont encadrés par des règles particulières, comme le droit à un départ anticipé à la retraite ou un calcul plus avantageux de la pension. Ces régimes spéciaux concernent une minorité de retraités : 1,1 million sur 17,2 millions, soit environ 6 %, selon la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques). 

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