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Après sa réélection, la présidente de Taïwan cible des médias chinois

La présidente de Taïwan Tsai Ing-wen devant ses partisans, le 11 janvier 2020 à Taipei [Sam Yeh / AFP] La présidente de Taïwan Tsai Ing-wen devant ses partisans, le 11 janvier 2020 à Taipei [Sam Yeh / AFP]

Les médias d'Etat chinois accusaient dimanche la présidente de Taïwan, réélue la veille à une large majorité pour un second mandat, de «tricherie» et cherchaient à discréditer sa victoire, vue comme un camouflet pour Pékin.

Tsai Ing-wen, qui a fait campagne contre l'autoritarisme de Pékin, a remporté samedi la présidentielle taïwanaise avec 57,1% des suffrages malgré la campagne d'intimidation économique et diplomatique du pouvoir communiste pour isoler l'île.

Les médias de Pékin, strictement contrôlés par le pouvoir communiste, relativisaient toutefois la portée de cet événement et s'interrogeaient sur sa légitimité.

«Ce n'est évidemment pas une élection normale», commentait dans un éditorial en anglais l'agence officielle Chine nouvelle.

Mme Tsai et le Parti démocratique progressiste (PDP) ont eu recours à de «sales tactiques telles que la tricherie, la répression et l'intimidation pour obtenir des votes», a écrit l'agence sans fournir d'explications.

Un autre éditorial de Chine nouvelle, publié en chinois, accusait Tsai Ing-wen d'avoir acheté des voix et assurait que des «forces obscures extérieures» étaient en partie responsables des résultats de l'élection.

La victoire de Tsai Ing-wen, qui a réuni 8,1 millions de voix soit davantage que lors de la présidentielle de 2016, est «un coup de chance», a noté Chine nouvelle.

La Chine considère Taïwan comme une de ses provinces et a juré d'en reprendre un jour le contrôle, par la force si nécessaire.

Les tensions sont vives entre les deux rives du détroit de Taïwan car Mme Tsai refuse de reconnaître le principe de l'unité de Taïwan et de la Chine au sein d'un même pays -- comme le réclame le pouvoir communiste.

Pour le Global Times, quotidien au ton volontiers nationaliste, ces tensions sont «orchestrées» par Tsai Ing-wen et son parti «pour susciter la peur chez les Taïwanais à l'égard du continent».

Depuis l'arrivée au pouvoir de Tsai Ing-wen en 2016, Pékin a lancé contre Taïwan une campagne d'intimidation économique et diplomatique, espérant que cela pousserait les électeurs à soutenir un candidat qui lui est davantage favorable -- sans succès.

La diplomatie chinoise s'est pour sa part fendu dimanche d'un communiqué laconique après la réélection de Tsai Ing-wen.

«Quoi qu'il arrive (...) les faits ne changent pas: il n'y a qu'une seule Chine dans le monde et Taïwan fait partie de la Chine», a relevé Geng Shuang, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

«La position du gouvernement ne changera pas», a ajouté M. Geng.

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