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Christian Estrosi, candidat à sa succession à la mairie de Nice : «L’essentiel, ce sont les Niçois»

Christian Estrosi est devenu maire de Nice pour la première fois le 21 mars 2008. [VALERY HACHE / AFP]

Christian Estrosi a annoncé dimanche 12 janvier être candidat à sa succession à la mairie de Nice. Son objectif : «Embellir le jardin après avoir rénové la maison.»

C’est sur les réseaux sociaux, par le biais d’un clip vidéo diffusé simultanément sur Twitter, Facebook et Instagram, à 12h15, que le maire de Nice, Christian Estrosi, a officiellement annoncé sa candidature à un troisième mandat à la tête de la ville, lors de l’élection des 15 et 22 mars. Son slogan de campagne ? «L’essentiel, c’est vous.» 

Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il dresse le bilan de son action et dévoile les enjeux pour l’avenir. 

Quelles raisons vous ont conduit à une nouvelle candidature ?

La réponse est simple : on a rénové la maison, il faut maintenant embellir le jardin. «Nice, ville verte de la Méditerranée», c’est mon projet depuis 2008. Et si beaucoup se sont aussi demandé pourquoi je tardais à déclarer ma candidature, c’est parce que je voulais aller au bout des engagements que j’avais pris devant les Niçois. Aujourd’hui, je leur propose de continuer ensemble.

Comment qualifiez-vous ce lien que vous entretenez avec les Niçois ?

J’ai un lien charnel avec eux. Même quand j’ai été amené à exercer des responsabilités nationales, c’est au service des Niçois que je l’ai fait. Et quand il a fallu quitter la présidence de la région, j’ai choisi Nice, comme toujours. Il n’existe rien de plus passionnant que de se consacrer à sa ville. Je n’ai pas le temps de penser à d’autres choses. Je suis au travail.

Quelles ont été les grandes lignes de vos deux mandats successifs ?

Ma vision pour Nice, c’est une maison à trois étages. Lors de mon premier mandat, il a fallu retrouver une attractivité. Il y a donc eu la création de la promenade du Paillon et de l’OIN [opération d’intérêt national, ndlr] de la plaine du Var afin de donner une nouvelle croissance en matière de logements et d’écologie, mais aussi réussir la livraison de grands équipements comme l’Allianz Riviera afin d’y organiser de grands évènements. Le deuxième étage était d’allier la mobilité verte à une stratégie économique et sociale durable symbolisé par la mise en service de la ligne 2 du tramway et du plan Air-Energie-Climat. Après avoir rénové la maison, nous allons, si les électeurs me renouvellent leur confiance, réaliser le troisième étage, qui consistera à consolider la structure et embellir le jardin. 

En cas de victoire, comment envisagez-vous l’avenir pour Nice ?

Je veux que dans ce climat national et international anxiogène on construise un modèle qui rassure. Il y a plusieurs enjeux. Bien sûr, celui environnemental en est le centre, mais dans l’équilibre pour ne pas négliger la croissance et l’emploi. Il y a aussi la sécurité. Un autre important est celui de la solidarité et des services à rendre aux Niçois pour leur simplifier la vie. Enfin, il y a la culture et le bien-être. Le 19 janvier, à Acropolis, je présenterai les premiers éléments de mon programme sur ces thèmes.

Quelle a été la décision la plus importante en termes de sécurité ?

La réalisation d’ici à trois ans du futur hôtel de police sur le site de l’ex-hôpital Saint-Roch qui permettra de mutualiser la police nationale et municipale. Un projet qui a obtenu l’accord du gouvernement. Cette infrastructure offrira une coordination encore plus forte entre nos forces de l’ordre contre toutes les menaces, depuis le terrorisme jusqu’au incivilités qui pourrissent la vie et pour laquelle nous viserons la tolérance zéro. Cet hôtel de police doit aussi devenir un outil de référence en matière d’intelligence artificielle pour rendre opérationnelle la reconnaissance faciale.

Qu’en est-il de l’activité de votre police municipale ?

Nous comptons aujourd’hui 550 policiers municipaux, contre 280 en 2008. A ce titre, je voudrais souligner les résultats remarquables de nos agents qui ont réalisé 4.306 interpellations l’an passé, contre un peu moins de 3.000 en 2018. Ils ont également dressé 1.933 procédures pour embarras de la voie publique en 2019, soit une augmentation de 379 % par rapport à l’an dernier. J’ajoute aussi que notre Centre de supervision urbain et ses 3.200 caméras de surveillance sont désormais reliés à des bornes d’appel d’urgence réparties sur l’ensemble de la ville.

Quel bilan dressez-vous dans le domaine de l’environnement ? 

Il y a un siècle, Nice était surnommé la ville-jardin. Aujourd’hui, c’est bien ce qu’elle est redevenue : 67.158 arbres y ont été plantés, soit un arbre pour cinq habitants. Nous avons réussi à bâtir une trame verte avec 88 kilomètres de pistes cyclables, contre 39 kilomètres en 2008. Même s’il reste encore beaucoup à faire en matière de qualité de l’eau et de l’air, les résultats publiés par AtmoSud entre 2014 et 2019 sont bons. Grâce à une baisse drastique de la circulation automobile, l’ensemble des polluants a chuté de 16 % pour les émissions de gaz à effet de serre sur la Prom’ et de 43 % sur l’avenue de la Californie, deux axes desservis par la ligne 2 du tramway.

Quelles actions seraient utiles pour faire encore reculer la pollution ?

L’un de mes regrets est de ne pas être arrivé à convaincre l’Etat de taxer le transit des poids lourds sur l’A8, de mettre en place des transports propres en mer ou de développer le ferroutage. Tant que ces grosses infrastructures de transport ne seront pas mieux maîtrisées, tous nos efforts atteindront leurs limites.

Comment préparez-vous les générations futures ?

La création de l’OIN, qui constitue un véritable modèle en matière de développement durable, représente un formidable vivier pour la création d’emplois et l’émergence des start-up de haut niveau. L’objectif est de ne plus être seulement dépendant de l’industrie du tourisme. Nous avons mis Nice sur orbite pour qu’elle soit au niveau le plus élevé des métropoles européennes et même internationales.

Vous avez reçu le soutien officiel de votre parti les Républicains. Et peut-être bientôt celui de la République en marche ?

Il est toujours appréciable qu’on trouve que vous êtes un bon maire sortant. Mais je suis libre comme jamais, ce n’est pas la doctrine d’un appareil politique qui m’imposera quoi que ce soit dans mon projet ou dans ma liste. Je choisirai les meilleurs pour servir Nice.

Plusieurs adversaires se sont déjà déclarés pour les municipales…

Les Niçois auront le choix, et c’est tant mieux. Mais il y a beaucoup d’excès qui s’annoncent, de radicalité, d’intolérance. Vous croyez que Nice a besoin de ça, alors que la nation est sans cesse et partout menacée par ces radicalités ? Tout ce qui est excessif est dangereux.

Ce lundi après-midi, l’ancien chef de l’Etat Nicolas Sarkozy sera à vos côtés pour inaugurer le parc de trois hectares «Nice Le Ray»… 

Nicolas Sarkozy est mon ami. Un ami fidèle et loyal, ce qui est rare en politique. Il voue aussi une passion pour son pays et comme moi pour Nice où il a l’habitude d’y venir en famille. Lorsqu’il était président de la République, il nous a donné la possibilité d’accueillir l’Euro 2016 et a accordé son feu vert à la construction de l’Allianz Riviera. Il m’avait dit : «J’espère que tu feras quelque chose de joli sur le site du Ray.» Et je crois qu’il n’y a plus beau symbole que de livrer aux Niçois ce parc de trois hectares et ce terrain de sport flambant neuf en sa présence.

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