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Paris : les Verts, majoritaires dans les esprits mais pas dans les urnes ?

Dans les sondages, David Belliard arrive en cinquième position en vue des municipales à Paris. Dans les sondages, David Belliard arrive en cinquième position en vue des municipales à Paris.[© BERTRAND GUAY / AFP]

C'est un fait : les candidats à la mairie de Paris veulent tous devenir «le premier maire écolo de la capitale». Une posture qui fait de l'ombre à David Belliard, candidat EELV à la mairie de Paris, à la peine pour se démarquer.

Il y a plus de six mois, David Belliard – membre de la majorité sortante – avait déjà affiché son ambition : gagner l'élection municipale du mois de mars. «Je ne veux pas que la gauche réunie autour d'Anne Hidalgo prenne la tête, avec les écologistes qui viendraient après. Je veux arriver en tête, et qu'Anne Hidalgo et la gauche se réunissent autour des écologistes», avait-il alors expliqué.

Depuis, si sa position n'a pas changé, celle de ses concurrents désormais résolument tournés vers l'écologie a bien évolué. Plusieurs propositions qui étaient portées par les Ecologistes ont désormais été reprises par d'autres. Ainsi, lorsque David Belliard propose de «piétonniser les abords des près de 300 établissements scolaires», Benjamin Griveaux avance son dessein «de créer au moins une 'rue-jardin piétonne' dans chacun des 240 micro-quartiers parisiens».

Même constat quand le candidat EELV annonce «l'aménagement de deux grands parcs sur les deux dernières friches de la SNCF que sont Bercy Charenton et Paris Nord Est», Anne Hidalgo répond par «la création de deux grands parcs dans le 12e et dans le 15e».

Lors d'une interview de David Belliard réalisée en septembre, le candidat EELV avait pourtant assuré voir d'un très bon oeil l'arrivée en masse de concurrents intéressés par l'écologie, mais avait tout de suite tempéré les ardeurs de chacun : «il ne suffit pas d'avoir 'l'emballage vert' pour être écologiste. Ce qui m'intéresse, c'est de faire de l'écologie réelle, concrète et cohérente». C'est-à-dire, selon ses termes, «faire de l'écologie tout court dans toutes ses dimensions», qu'elles soient environnementale, climatique et sociale, qu'elles concernent la biodiversité, la lutte pour la justice sociale et les questions démocratiques.

Quant aux mesures prises par Anne Hidalgo en matière d'écologie tout au long de sa dernière mandature, David Belliard assure que le groupe des élus écologistes au conseil de Paris y est pour beaucoup, comme il le rappelle dans son livre, Paris, rêve de gosse. Pour une ville véritablement écologique, qui paraît ce jeudi 16 janvier. «Les vélos en libre-service, la piétonnisation progressive des rues et des quais de Seine, la réduction de la circulation automobile, le tramway, la création de pistes cyclables... tout cela, ce sont les fruits des combats que nous avons menés», avance-t-il notamment.

Un bilan dont il se réjouit, mais qui ne semble pas suffisant pour convaincre l'électorat parisien, face à Anne Hidalgo («Paris en commun») créditée de 22 % des voix dans le dernier sondage, à Benjamin Griveaux (LREM) et Rachida Dati (LR) qui sont à 17 %, et à Cédric Villani (dissident LREM) à 14 % des voix. Dans les derniers sondages, David Belliard n'apparaît finalement qu'en cinquième position, avec 12,5 % des voix. Invité sur les plateaux télé au même titre que ses concurrents, ce dernier peine encore à se faire connaître, à se démarquer des autres et n'apparaît tout simplement pas comme un candidat dont il faut absolument se méfier.

Rien n'exclut pour autant que le candidat – investi en grande pompe par EELV en juillet dernier – ne fasse aussi bien que le député européen Yannick Jadot, qui avait obtenu un score de 13,47 % aux élections européennes l'an passé, propulsant les Verts au rang de troisième force politique française dans ce scrutin.

Quant à une éventuelle coalition avec une autre liste dès le premier tour, elle semble très peu probable. Celle avancée entre Cédric Villani et David Belliard n'a finalement pas abouti. Invité sur la matinale de CNEWS ce jeudi 16 janvier, ce dernier a assuré vouloir présenter une candidature écologiste, sans exclure une alliance au second tour, en fonction des résultats réalisés et des propositions en retour.

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