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Sortie perturbée d'Emmanuel Macron au théâtre : Taha Bouhafs remis en liberté

Le journaliste a été interpellé vendredi soir à l'issue de la représentation, brièvement perturbée par une tentative d'intrusion de manifestants dans le théâtre où se trouvait le président Macron. Le jeune homme a été interpellé vendredi soir à l'issue de la représentation, brièvement perturbée par une tentative d'intrusion de manifestants dans le théâtre où se trouvait le président Macron. [Lucas BARIOULET / AFP]

Le militant Taha Bouhafs, interpellé vendredi après la manifestation qui a perturbé une sortie au théâtre d'Emmanuel Macron, est ressorti libre samedi soir sans être mis en examen.

A l'issue de la garde à vue du jeune homme de 22 ans, le parquet de Paris a décidé d'ouvrir une information judiciaire pour «participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations» et «organisation d'une manifestation non-déclarée», selon la source judiciaire. Le juge d'instruction a toutefois décidé de placer Taha Bouhafs, 22 ans, sous le statut de témoin assisté, intermédiaire entre la mise en examen et le statut de témoin simple.

«C'est un dépassement inédit des atteintes à la liberté d'informer et aux droits des journalistes, à la demande de l'Elysée», a réagi auprès Me Arié Alimi, pour qui «ce n'est que le début d'une affaire d'Etat».

Selon France info, Taha Bouhafs a déposé plainte pour dénonciations calomnieuses. 

Il avait été interpellé vendredi soir à l'issue de la représentation, brièvement perturbée par une tentative d'intrusion de manifestants dans le théâtre, au 44e jour de grève contre la réforme des retraites.

Le président Macron, qui était présent avec son épouse, a été «sécurisé» pendant quelques minutes puis est retourné voir la pièce jusqu'au bout, selon son entourage.

Avant le début de la représentation, M. Bouhafs avait écrit sur Twitter : «Je suis actuellement au théâtre des bouffes du Nord (Métro La Chapelle). 3 rangées derrière le président de la République. Des militants sont quelque part dans le coin et appelle tout le monde à rappliquer. Quelque chose se prépare... la soirée risque d’être mouvementée».

M. Bouhafs avait ensuite demandé à ses dizaines de milliers d'abonnés s'il devait ou non lancer ses chaussures sur le président, à l'image du célèbre geste d'un journaliste irakien contre le président américain Georges W. Bush en 2008.

«Je plaisante (...) la sécu me regarde bizarre là», avait-il ensuite précisé.

L'arrestation de M. Bouhafs, qui filme les mouvements sociaux pour le site d'information Là-bas si j'y suis, a suscité quelques réactions politiques.

«On arrête un journaliste pour avoir tweeté sur la présence du Méprisant au théâtre. Bienvenue en #Macronie», a réagi sur Twitter la député France Insoumise Danièle Obono.

«Ce qu'il s'est passé aux #BouffesduNord est inacceptable, inadmissible. Lorsqu'on cherche à s'en prendre au président de la République, on cherche à atteindre l'institution. Ne nous habituons pas à ces manifestations de violence à l'encontre de la démocratie», a rétorqué la députée et porte-parole LREM Célia de Lavergne.

Taha Bouhafs, connu pour avoir filmé Alexandre Benalla en train de violenter un couple à Paris le 1er mai 2018, avait déjà été placé en garde à vue en juin alors qu'il couvrait une manifestation en banlieue parisienne, s'attirant le soutien d'une partie de la profession. Il doit être jugé le 22 février à Créteil pour «outrage et rébellion».

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