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Le policier filmé en train de frapper un manifestant porte plainte pour «violences volontaires»

L'enquête du parquet a été ouverte pour «violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique» et confiée à l'IGPN (Illustration)[Alain JOCARD / AFP]

Le policier filmé en train de frapper au sol un manifestant lors d'une interpellation en marge de la manifestation des gilets jaunes a porté plainte contre ce dernier pour «violences volontaires».

Il accuse le manifestant de lui avoir craché du sang au niveau de la bouche et d'avoir empêché une autre interpellation. Selon Stanislas Gaudon, porte-parole du syndicat Alliance, le jeune homme aurait lancé au policier «J'ai le sida, tu vas crever», apprend-t-on de Franceinfo. Deux autres policiers ont également porté plainte pour «violences volontaires» contre le manifestant. 

Une enquête judiciaire avait été ouverte dimanche après la diffusion de vidéos montrant un homme au visage ensanglanté se faire frapper au sol par le policier samedi. 

L'enquête du parquet a été ouverte pour «violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique» et confiée à l'IGPN, la police des polices. Une «enquête administrative interne a été confiée au service d'évaluation et de contrôle» afin «de faire toute la lumière sur cette action», a déclaré la préfecture de police à l'AFP.

Sur les images diffusées sur les réseaux sociaux, le manifestant est allongé au sol devant l'armurerie de la gare de l'Est, le visage ensanglanté, quand le policier qui le maintient lui assène au moins deux coups de poing. Sur un autre angle de la scène, filmée par l'AFPTV autour de 14H30, l'homme, couché sur le ventre et déjà menotté, crie de douleur quand le policier lui appuie son genou sur le bras.

Quelques milliers de manifestants ont défilé samedi après-midi à Paris, à l'appel des «gilets jaunes», en scandant des slogans anti-Macron, anti-policiers ou contre la réforme des retraites. Au total, 60 personnes ont été interpellées, dont 45 placées en garde à vue, selon les autorités, lors de ce rassemblement marqué par des tensions avec les forces de l'ordre, a constaté une journaliste de l'AFP.

Le changement de ton du gouvernement 

Ces nouvelles enquêtes, judiciaire et administrative, sont ouvertes alors que l'exécutif a changé de ton face aux violences policières. Mardi, le président de la République a fait pression sur le ministère de l'Intérieur en réclamant des «propositions» rapides «pour améliorer la déontologie» des forces de l'ordre. La semaine dernière, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avaient consacré une bonne partie de ses voeux à la Police nationale au devoir «d'exemplarité» et à l'éthique.

Des déclarations qui ont braqué des policiers sous pression après des mois de manifestations et de mouvement des «gilets jaunes», émaillés de nombreuses violences. A Paris, au moins trois enquêtes judiciaires ont été ouvertes pour des violences policières commises le 9 janvier lors de la manifestation contre la réforme des retraites, dont un tir de LBD à bout portant.

Le 6 décembre, une autre enquête avait été initiée sur la base de vidéos montrant deux policiers frappant une personne au sol lors de la manifestation de la veille contre cette réforme.

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