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Tempête Gloria : alerte aux inondations et avalanches dans les Pyrénées-Orientales

Un épisode méditerranéen, baptisé «Gloria», touche de plein fouet la péninsule ibérique depuis plusieurs jours et désormais les Pyrénées-Orientales, placé en vigilance orange, où d'importantes précipitations et chutes de neige ont lieu depuis lundi soir. L'opérateur météo a alerté en fin d'après-midi sur les «très forts» risques d'avalanches, essentiellement dans le massif du Canigou, la «montagne sacrée» des Catalans.

L'«activité avalancheuse» attendue au cours des prochaines 24 heures est observée en moyenne tous les dix ans.

Les quantités de neige fraîche prévues dans le secteur du Canigou sont de l'ordre de 60 cm en 24 heures (de mardi matin à mercredi matin). Elle viendront s'ajouter aux 40 cm des dernières 24 heures.

En conséquence, prévient Météo France, le risque d'avalanches qui est déjà marqué dans ce secteur va s'élever durant la nuit et devenir fort en fin de nuit de mardi et en début de journée de mercredi. Dans le secteur du Canigou, «des avalanches de tailles moyennes voire grandes pourront atteindre des routes et des infrastructures de montagne», selon l'organisme.

Autre inquiétude : les pluies qui vont redoubler d'intensité la nuit et mercredi matin, conjuguées à la fonte de la neige fraîchement tombée et à un vent marin qui gêne l'écoulement des cours d'eau.

D'ici à mercredi midi, sont à nouveaux attendus 40 à 60 mm sur une petite partie ouest du département (Cerdagne/Capcir), 100/150 mm sur une grande moitié est, et localement 200 mm sur les contrefort orientaux. Cela portera les quantités de précipitations jusqu'à mercredi après-midi à 250/300 mm sur la côte entre Argelès et Cerbère.

«Assez exceptionnel mais maîtrisé»

Il s'agit d'un «phénomène d'une ampleur assez exceptionnelle, avec une intensité assez forte, mais maîtrisé pour l'instant», a souligné à la mi-journée le préfet Philippe Chopin lors d'un point de presse. En fin d'après-midi, quelque 260 foyers étaient encore privés d'électricité, après un bref pic à 7.000 foyers quelques heures plus tôt dans l'agglomération de Perpignan, selon la préfecture.

A Argelès-sur-mer, le quartier du Racou situé dans une anse faisant la jonction entre plage sableuse et côte rocheuse, au pied du massif des Albères, est particulièrement exposé aux vagues violentes.

«L'eau est rentrée dans la maison, on ne s'y attendait pas du tout. On a pu récupérer les vêtements qui étaient au-dessus des placards, on a tout perdu», déplore Prudence Kancola, 40 ans, qui habite avec son mari et sa fille de sept ans dans une maison du front de mer.

Harry Frutos s'est pour sa part barricadé chez lui : «Maintenant on attend, comme c'est bien 'blindé', on attend. Je ne crois pas qu'on soit obligés de partir, parce qu'on a un étage et à l'étage on ne risque rien. La maison est assez costaud. Le plus impressionnant c'est le sable, il ne faudrait pas que le sable tape fort dessus, mais je ne crois pas».

«La mer peut être dangereuse»

Dès lundi soir, entre 50 et 80 personnes avaient quitté leur habitation, de leur propre chef ou à la demande de la mairie. "Quand on voit l'intérieur des rues du Racou, ceux qui viennent l'été ne peuvent pas s'imaginer à quel point la mer peut être dangereuse à cette époque de l'année», relève Christine Armand, habitante de la station balnéaire.

Ces intempéries ont provoqué quelques perturbations dans les transports.

En raison d'éboulements et d'inondations, la route côtière D114 a été fermée entre les stations balnéaires de Banyuls-sur-mer et Cerbère, limitrophe de l'Espagne. Plusieurs routes départementales ont été coupées et de nombreuses routes de montagne ont été interdites aux poids lourds.

L'autoroute A9, principal axe autoroutier entre la France et l'Espagne, avait été un temps fermée dans le sens France-Espagne entre Perpignan et le Boulou, à la suite de chutes de neige. Mais elle a rouvert en fin de matinée, selon la préfecture.

La ministre de la Transition écologique et solidaire Elisabeth Borne a rappelé dans un communiqué que «les services de l'État (...) sont pleinement mobilisés pour faire face à cet épisode qui s'annonce important».

La tempête Gloria a d'abord balayé l'Espagne, frappant le littoral méditerranéen de Valence à la Catalogne. Trois personnes sont mortes en Espagne et près de 200.000 élèves ont été privés de classe lundi.

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