En direct
A suivre

Nicole Belloubet visée par une plainte de la ville de Montpellier

La ministre de la Justice va être poursuivie par la ville de Montpellier pour «prise illégale d'intérêt». La ministre de la Justice va être poursuivie par la ville de Montpellier pour «prise illégale d'intérêt». [LUDOVIC MARIN / AFP]

Le maire de Montpellier, Philippe Saurel, a annoncé samedi que la ville allait porter plainte contre la ministre de la Justice Nicole Belloubet, pour «prise illégale d’intérêt». Elle avait pris la décision d’implanter une nouvelle cour administrative d’appel à Toulouse plutôt qu'à Montpellier.

Cependant, le Conseil d’État a justifié dimanche par des raisons financières et de délai la proposition de créer cette cour administrative d’Occitanie à Toulouse.

«Les études préalables au choix entre les deux sites de Montpellier et de Toulouse», commandées par le Conseil d’État, «ont mis en évidence des coûts prévisionnels des travaux et un délai de réalisation significativement moindres à Toulouse par rapport à Montpellier», a répondu la plus haute juridiction administrative dans un communiqué. 

 «Nicole Belloubet a menti, sur l’argent, sur le calendrier et sur la décision. Nous avons découvert que le bureau d’étude chargé d’évaluer les sites de Montpellier et Toulouse est situé à Blagnac. Son principal client est la métropole» toulousaine, a affirmé lors d'une conférence de presse M. Saurel.

Dénonçant des accointances familiales et politiques de la ministre avec Toulouse, il compte déposer plainte, au nom de la ville, auprès de la cour de justice de la République, compétente pour juger les ministres pour les actes commis dans le cadre de leurs fonctions.

«Nous pressentons l’existence d’un conflit d’intérêt dans cette décision en lien avec les intérêts électoraux de madame Belloubet» et de La République en Marche «avec la ville de Toulouse. Or, un ministre n’a pas le droit d’intervenir dans les sujets où il détient des intérêts», a ajouté Me Gilles Gauer, l’avocat de la ville. Mme Belloubet a été adjointe à la mairie de Toulouse.

Le maire divers gauche de Montpellier, soutien du président Emmanuel Macron, a également mis en cause le calendrier, soulignant que le dévoilement des investitures LREM aux municipales, comme à Toulouse où le maire sortant Jean-Luc Moudenc l'a acceptée, avait concordé avec le choix de l’implantation. «Cela prête à suspicion et va à l’encontre de l’intérêt général quand on sait que le volume traité par Montpellier est de 10 à 12.000 affaires par an contre 6.000 à Toulouse».

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités