C'est une affirmation qui suscite nombre d'interrogations dans le contexte actuel. Dans un message publié sur le réseau social Twitter, ce dimanche 2 février, le docteur Patrick Pelloux a soutenu que la «psychose» du coronavirus gagnerait les soignants, certains refusant même de se rendre chez des patients d'origine asiatique.
Publié à 12h12, le message du président de l'Association des médecins urgentistes de France (retiré en début de soirée, ndlr) mettait en cause directement «les médecins de ville dont SOS médecins».
«Quand la psychose du #Coronarivus (sic) gagne les soignants, dit Patrick Pelloux, on va droit à la crise par désorganisation du système de santé : les médecins de ville dont SOS médecins ne vont plus chez les asiatiques. Nous devons garder notre calme !!!», affirme-t-il, sans ambages.
Un message publié puis supprimé
Alors que le nouveau coronavirus a libéré la parole ainsi que les actes racistes à l'encontre de la communauté asiatique, ces accusations ont aussitôt déclenché des demandes d'explications de la part de plusieurs internautes, sans que Patrick Pelloux n'y réponde en début de soirée avant de supprimer son message.
Sollicité, le docteur Pierre-Henry Juan, président de SOS Médecins France, a quant-à-lui assuré ne pas être au courant de la charge portée par son confrère.
«Je n'ai pas connaissance de discrimination de ce genre. Ce que je peux vous dire c'est que nous travaillons de concert avec le centre 15, l'Etat et toutes les ARS (les agences régionales de santé, ndlr) pour que tous les patients, quels qu'ils soient, soient tous bien orientés», a-t-il déclaré, précisant que SOS Médecins fédère une soixantaine d'associations partout sur le territoire.
Finalement, Patrick Pelloux publiera dans la nuit un second message - totalement inverse du premier - pour dire cette fois que, concernant le coronavirus, «tous les acteurs hospitaliers, libéraux comme Sos médecins, sont mobilisés au service de tous les patients en ville comme à l hôpital» et que ces derniers ont «beaucoup de travail».
#coranvirus tous les acteurs hospitaliers comme libéraux comme Sos médecins sont mobilisés au service de tous les patients en ville comme à l hôpital .... beaucoup de travail #epidemie #grippe #urgences
— Patrick Pelloux (@PatrickPelloux) February 3, 2020
Contacté dans l'intervalle, le président de l'Association des médecins urgentistes a seulement qualifié son premier message «d'erreur», et que le problème était à présent «réglé», sans fournir plus d'explications.
A toutes fins utiles, SOS médecins a pour habitude d'intervenir dans le cadre de soins dits non programmés, en particulier si le patient est dans l'indisponibilité de consulter son médecin traitant, cela pour une situation ressentie comme urgente.
Concernant l'épidémie de coronavirus en cours, les dispositions des autorités de santé actuelles sont que si un patient revient d’une zone où circule le virus, en cas de symptômes d’infection respiratoire (fièvre, toux, difficultés respiratoires) dans les quatorze jours suivant le retour en France, il doit contacter rapidement le Samu Centre 15 en faisant état des symptômes et du lieu de séjour.
Le patient ne doit, en aucun cas, se rendre chez son médecin traitant ou aux urgences, pour éviter toute potentielle transmission.