Une nouvelle preuve s'il en faut que la dénonciation de crimes n'est pas toujours efficace. Joël Le Scouarnec, ancien chirurgien accusé d'abus sexuels sur des mineurs, aurait été dénoncé à la hiérarchie de l'hôpital de Quimperlé par un collègue en 2006, sans qu'aucune sanction ne soit prise pour l'écarter.
Thierry Bonvalot, un psychiatre spécialisé dans la criminologie et membre de la commission médicale d'établissement à l'hôpital en question, a en effet expliqué à franceinfo qu'il avait alerté ses supérieurs alors qu'il avait de sérieux doutes quant à Joël Le Scouarnec. Ce dernier venait d'être condamné à quatre mois de prison avec sursis pour détention d'images pédopornographiques.
Dans un courrier daté du 4 juin 2006, il explique ainsi s'interroger «quant à la capacité du docteur Le Scouarnec à conserver toute sa sérénité lorsqu'il intervient auprès de jeunes patients».
Selon le témoignage de Thierry Bonvalot, la seule mesure prise a été d'accompagner Joël Le Scouarnec lorsqu'il s'occupait de mineurs. Face à ce qu'il estime être une réponse trop insuffisante, le psychiatre est allé confronter le chirurgien pour lui demander de démissionner. Ce à quoi il lui aurait répondu : «on ne peut pas m'y obliger».
Des années plus tard, ce dernier compte 246 plaintes contre lui, alors que la justice estime à 349 le nombre de ses potentielles victimes. Son procès doit avoir lieu à partir du 13 mars concernant des accusations concernant 4 fillettes.