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Le démantèlement de la centrale de Fessenheim doit durer au moins 20 ans

Première étape sur le long chemin du démantèlement : le réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) doit être définitivement arrêté samedi 22 février, à 2h30 du matin précisément.

En réalité, le processus sera lancé dès vendredi 21 février, 20h30. «La température et la pression, qui atteignent 306,5°C et 155 bars à pleine puissance, baisseront progressivement dans le circuit primaire du réacteur». Lorsqu'il «atteindra 8% de sa puissance, il sera déconnecté du réseau électrique national», explique EDF à l'AFP.

Selon le décret paru ce mercredi 19 février au Journal officiel, le réacteur n°2 sera quant à lui mis à l'arrêt le 30 juin prochain. Mais cette deuxième échéance ne marquera pas la fin du processus, loin de là.

Le démantèlement à proprement parler devrait durer jusqu'à 2040, au plus tôt. Une phase préparatoire de cinq ans sera lancée immédiatement après l'arrêt des réacteurs.

Une décrue progressive des effectifs

Selon Ouest-France, il sera question de les vidanger, de dépolluer les circuits mais aussi de se débarrasser des déchets d'exploitation. Ils seront transportés vers le centre de retraitement de La Hague dès cette année, l'objectif d'EDF étant d'évacuer les combustibles usés du site d'ici à l'été 2023.

La deuxième phase, celle du démantèlement lui-même, interviendra ensuite. Elle sera dédiée à la déconstruction des deux réacteurs, à la démolition des bâtiments ainsi qu'à la réhabilitation du site.

Une décrue progressive des effectifs, déjà amorcée, se poursuivra au cours du processus. Selon la direction, 650 salariés d'EDF et 300 d'entreprises prestataires travaillent encore  à la centrale de Fessenheim aujourd'hui. Avant cela, elle générait près de 2 000 emplois directs, indirects et induits. Soit environ 5 000 personnes concernées, familles incluses.

En 2025, date prévue du début du démantèlement, ils ne seront plus que 60 salariés d'EDF et une centaine de salariés prestataires. Mais la ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, a assuré ce mercredi 19 février qu'il n'y aurait «aucune perte d'emploi» liée à cette fermeture.

A ceux qui s'inquiètent des conséquences économiques de cette décision, elle assure qu'il existe aussi «un accompagnement particulier pour les sous-traitants, pour les commerçants, tous ceux qui vivaient avec la centrale».

Un discours qui ne convainc pas tout le monde puisque Raphaël Schellenberger, député LR du Haut-Rhin et président d'une mission d'information sur le suivi de la fermeture de la centrale de Fessenheim, dénonce «l'abandon du territoire» et craint «une incapacité à un rebond immédiat».

Puisque la France a prévu de réduire la part du nucléaire dans sa production d'électricité, douze réacteurs supplémentaires, sur les 58 que compte le pays aujourd'hui, doivent être arrêtés d'ici 2035. Mais cela n'entrainera pas de fermeture complète de centrale comme à Fessenheim.

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