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Qu’est-ce que la résilience, du nom de l’opération annoncée par Emmanuel Macron ?

Avec le lancement de l'opération Résilience, Emmanuel Macron compte mobiliser les forces armées pour aider la population face à l'épidémie de coronavirus. Avec le lancement de l'opération Résilience, Emmanuel Macron compte mobiliser les forces armées pour aider la population face à l'épidémie de coronavirus. [Mathieu CUGNOT / POOL / AFP]

En pleine épidémie de Coronavirus, qui sévit dans le monde entier et fait des milliers de victimes, Emmanuel Macron a annoncé, ce mercredi 25 mars à Mulhouse, qu'il lançait l'opération «Résilience». Mais que signifie ce terme ?

Au départ, le mot «résilience» est physique. Il désigne l'aptitude d'un corps à résister à un choc.

Adaptée à la psychologie, la résilience se traduit par la faculté à «rebondir», à vaincre des situations traumatiques. Elle désigne ainsi la capacité, pour un individu, à faire face à une situation difficile ou génératrice de stress.

Cela peut concerner, par exemple, des cas d'inceste, viols, maltraitance, deuil, abandon ou traumatismes liés à des catastrophes naturelles ou des attentats.

Et force est de constater que face aux épreuves, certains s’en tirent mieux que d’autres. Ils parviennent à vivre, rire, travailler, aimer, alors que les drames qu’ils ont traversés auraient logiquement dû les terrasser. Telle est la force de cette fameuse résilience.

Bien qu'il ait vécu un ou plusieurs événements traumatisants, l'individu résilient parvient, grâce à elle, à les surmonter et à se développer, en dépit de l'adversité. Un résilient transforme sa souffrance en une rage de vivre.

«L'art de naviguer entre les torrents»

Le concept de résilience ou «l'art de naviguer entre les torrents», a été introduit en France par Boris Cyrulnik à la fin des années 90. C'est en effet lui qui, après son «maître», le psychiatre américain spécialiste de la petite enfance John Bowlby qui a introduit le terme dans ses écrits sur l'attachement dans les années 60/70, a médiatisé le concept de résilience en psychologie.

C'est à partir de l'observation des survivants des camps de concentration, puis de divers groupes d'individus, dont les enfants des orphelinats roumains et les enfants boliviens de la rue, qu'il a développé ce concept. Auparavant, on parlait d'«invulnérabilité».

Pour Boris Cyrulnik, le malheur n'est pas une destinée, rien n'est irrémédiablement inscrit, on peut toujours s'en sortir. 

Emmanuel Macron déjà dans la «résilience» ?

Avec le lancement de cette opération militaire, Emmanuel Macron compte mobiliser les forces armées pour aider la population face à l'épidémie de coronavirus, qui a fait plus de 1.300 morts en France, un bilan multiplié par cinq en une semaine.

Distincte du dispositif Sentinelle, qui consiste à protéger les lieux particulièrement exposés au risque terroriste (lieux touristiques, aéroports, gares, sites religieux…), cette opération «sera entièrement consacrée à l'aide et au soutien aux populations, ainsi qu'à l'appui aux services publics pour faire face à l'épidémie, en métropole et en Outre-mer», a affirmé le chef de l'Etat, en évoquant une aide d'ordre «sanitaire», «logistique» ou encore ayant trait à la «protection de sites sensibles».

Cette opération n'a en effet pas pour vocation à aider policiers et gendarmes à faire respecter le confinement de la population pour enrayer la propagation du virus. 

En aidant les populations à faire preuve de force morale, en pratiquant justement la résilience pour ne pas se décourager, ne pas se laisser abattre, Emmanuel Macron semble être fermement déterminé à gagner cette guerre contre le coronavirus.

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