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Boris Cyrulnik, neuropsychiatre : «l'opération Résilience est un affrontement de la nation contre le virus»

Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik est connu pour avoir propulsé et popularisé le concept de «résilience». [FRANCK PENNANT / AFP]

Depuis l’hôpital militaire de Mulhouse (Haut-Rhin), édifié dans le but d’accentuer la lutte contre l’épidémie de coronavirus, Emmanuel Macron, a annoncé, mercredi 25 mars au soir, le lancement d’un vaste plan de défense : l'opération «Résilience». Entretien avec le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, qui a théorisé et popularisé ce concept dans de nombreux écrits.

Plus de 22 millions de Français étaient devant leur télévision lorsque le président de la République a annoncé le lancement de l’opération «Résilience». C’est peut-être la première fois que ce mot a été prononcé devant autant de monde. Mais beaucoup ne savent pas ce qu'il veut dire. Pouvez-vous expliquer ce qu'est la résilience ?

C'est quelque chose de très simple à comprendre. On appelle «résilience» la reprise du développement après un traumatisme ou un vécu dans des conditions adverses. 

Lorsqu'on a un trauma (i.e. une «blessure») - ce peut être un accident, une maladie, ou même une inondation -, soit les gens ne s'en remettent pas, c'est-à-dire qu'ils ne parviennent pas à une évolution et subissent alors un syndrome psychotraumatique, soit ils parviennent à s'appuyer sur plusieurs facteurs qui vont leur permettre de reprendre une évolution.

C'est cela la résilience. Et il s'agit, dans ce cas, d'un travail scientifique.  

Avez-vous été surpris qu'une opération militaire ait été baptisée ainsi ? 

Pas du tout. Cela fait plus de vingt ans que je travaille avec les militaires sur le concept de résilience.

En France, cela a commencé à l'hôpital militaire de Toulon, avant de s'étendre à l'hôpital du Val-de-Grâce, à Paris, et dans d'autres centres militaires du pays. Aujourd'hui, l'armée, les psychiatres et les psychologues travaillent même en réseau sur cette notion de résilience.

Je pense d'ailleurs que ce sont probablement les militaires qui ont suggéré à Emmanuel Macron de baptiser cette opération «Résilience», qui est un affrontement de la nation contre le virus que nous combattons.

Dans ce cas, qu’est-ce que l’armée peut nous apprendre de la résilience ?

Contrairement aux civils, les militaires ont une notion très claire du traumatisme. Ils sont préparés à vivre la guerre, des agressions, un combat, une occupation ou même un virus. C'est leur métier de vivre des situations extrêmes et ils ont choisi de le faire.

Pour cela nos militaires sont tous préparés à la résilience. Les soldats reçoivent en effet un entraînement pour cela. Les instructeurs leur donnent confiance en eux en les entraînant physiquement, mais aussi moralement. Le but étant de donner un sens à leur action.

Tous nos militaires sont préparés à la résilience

En les préparant à l'épreuve, on arrive à modifier la manière dont ils la perçoivent et comment ils en ressortiront. Ils ont acquis des facteurs de protection de la part de leurs instructeurs qui ont fait diminuer les facteurs de vulnérabilité, qu'ils pouvaient avoir acquis chez eux dans leur famille ou au cours de leur petite enfance

Par ailleurs, lorsqu'ils vont «au feu», comme ils disent, les soldats n'y vont jamais seuls. Un combattant y va toujours accompagné d'un «buddy» (un compagnon, un appui, NDLR) qu'il a constamment derrière lui. En cas de problème, le «buddy», qui est également armé, peut intervenir ou prévenir les secours grâce à un téléphone. 

Surtout, après un trauma - après «le feu» -, les militaires français se retrouvent et parlent. Ils peuvent être aussi amenés à faire du sport en groupe, de façon sécurisante, là encore pour donner du sens à l'épreuve qu'ils ont traversée. Ces mécanismes ont fait leurs preuves et permettent de guérir plus rapidement de beaucoup de chocs psychotraumatiques.

Ces enseignements sont-ils applicables auprès de la population civile ?

Oui et d'ailleurs le psychiatre et universitaire Thierry Baubet en a appliqués un certain nombre auprès des victimes des attentats de Paris et du Bataclan. Sécuriser la victime, chercher le traumatisme, faire parler pour donner du sens à ce qu'elle vient de vivre... Ce sont des méthodes de résilience.

Nous avions même constaté qu'en faisant cela, un an à peine après les attentats, 90 % des syndromes psychotraumatiques des victimes avaient considérablement diminué ou disparu.

Plus globalement, dès lors que des gens traumatisés sont sécurisés par un groupe d'amis, par leur famille, des copains, un prêtre, ou n'importe-quel autre «tuteur» de résilience, très rapidement l'angoisse s'éteint ou ils apprennent à la contrôler.

J'ajoute que, que ce soit chez les soldats ou dans la population en général, les techniques actuelles de neuro-imagerie montrent que lorsqu'une personne traumatisée est vite sécurisée, très rapidement ses neurones recommencent leur reconstruction et le cerveau se remet à bien fonctionner. 

En tant que psychanalyste, ce que vous êtes également, pensez-vous que le président de la République, avec cette opération, a voulu se positionner à la fois comme chef des Armées – ce qu’il est – mais aussi comme un «père» ou du moins comme une figure tutélaire ?

En tant que président, Emmanuel Macron est effectivement le chef des armées. Mais avant de lancer l'opération «Résilience», il a forcément dû beaucoup consulter un certain nombre de gens comme des agents de terrain, des conseillers, ou même des spécialistes, des économistes... Il prend les décisions mais ne décide pas tout seul.

En revanche, ses décisions sont automatiquement suivies d'effets, donc par ce biais, il prend effectivement une dimension tutélaire, ce qui peut être sécurisant, mais aussi angoissant pour les Français. Et lui, Emmanuel Macron, engage sa responsabilité de président.

Crise, épreuve, traumatisme, catastrophe... Le président de la République a parlé, lui, de guerre. On entend beaucoup de mots pour qualifier l’épidémie et le confinement. Comment qualifieriez-vous la séquence que nous traversons ?

«Crise» est un mot emprunté au monde médical. Juste avant qu'il ne fasse une crise d'épilepsie, le malade s'exprime normalement et soudain il tombe. Puis, il convulse et quand il revient à lui finit sa phrase. C'est cela la crise : une fois qu'elle est terminée, tout reprend comme avant. 

La «catastrophe» c'est un autre chose, c'est un nom formé à partir du mot grec «katastrophê», qui signifie «renversement», nom qui est lui-même dérivé du verbe «strepho» qui signifie «tourner».

Ce que nous vivons actuellement est une catastrophe

La catastrophe, c'est donc un renversement brutal comme un tourbillon. Il y a coupure. Une fois la catastrophe passée, la vie reprend, mais pas comme avant.

A mon avis, c'est ce qui se passe actuellement, c'est à dire qu'il y a un trauma, une coupure, accompagnée de ruines et de morts.

Cette catastrophe devrait probablement s'accompagner - même si je ne suis pas économiste - d'une récession. Et une fois la catastrophe passée, on va donc se remettre à vivre mais probablement pas comme avant.

Des milliers de Français meurent et vont mourir à cause de l’épidémie. Pour beaucoup d’entre eux, la résilience doit forcément passer par des rituels de deuil. Mais ceux-ci sont interdits ou du moins excessivement réduits. Dans quelle mesure cela pose-t-il problème ?

C'est un problème majeur qui va engendrer pour ceux qui vivent cette situation beaucoup de souffrance et de vulnérabilité. 

Depuis Neandertal, les êtres humains enterrent leurs morts. Cela fait des millénaires qu'on ne laisse pas pourrir par terre le corps de quelqu'un que l'on aime.

Avec l'épidémie, les rituels de deuil sont sabotés

On a bâti des sépultures et élaboré des rituels du deuil, qui, sur le plan psychologique, sont extrêmement importants. Il n'y a d'ailleurs pas une seule culture sur la planète sans rituel du deuil, et dans chacune d'entre elle le but est de ne pas laisser la famille endeuillée seule et de la soutenir.

C'est d'ailleurs aussi pour cela que, lorsqu'un soldat rentre du front, il ne faut pas le laisser seul sinon il va ruminer et faire à coup sûr un choc post-traumatique. Il est donc très important de se regrouper, d'être triste ensemble, de se sentir solidaires et de parler du mort.

Dans notre culture occidentale, si on se soutient et pleure ensemble, on a aussi pour coutume de faire un rituel alimentaire. Bien sûr, les croyants religieux font un rituel religieux, mais les laïques font aussi un rituel. A chaque fois, le but est le même : on accompagne le mort et on se parle. En faisant cela on préserve la dignité du défunt, mais on conserve aussi notre propre dignité.

Or, dans le cadre de l'épidémie de coronavirus, les rituels sont en quelque sorte sabotés et des familles se voient privées de funérailles. C'est un réel problème parce que les personnes concernées vont avoir honte d'elles-mêmes et se dire : «je l'ai laissé partir sans lui dire au revoir». Les proches vont se sentir coupables, alors qu'ils ne sont évidemment coupables de rien.

Cela va d'autant plus être terrible pour les parents qui perdent leur enfant du Covid-19, comme on l'a vu récemment avec la disparition de cette adolescente de 16 ans...

Tout à fait. Les parents vont malheureusement se sentir coupables de la mort de leur fille ou de leur fils alors qu'ils n'y sont pour rien. Et je crains que ces parents-là, en plus de se sentir malheureux, vont nourrir une rancoeur tenace à l'égard de ceux «qui les ont empêchés de voir leur enfant», et s'en sentir coupables.

Il risque donc d'y avoir, faute de rituels de deuil convenables, une recrudescence des conduites autopunitives, parfois même inconscientes, comme rater un rendez-vous pour le travail, se tromper de salle pour aller à un examen, ne pas envoyer un dossier en temps utile, ne pas prendre ses médicaments... Ce genre de choses.

Mais quoi qu'il arrive, même si le rituel de deuil est imparfait, il est fondamental de le faire. Il serait même peut-être urgent, dans ce contexte et avec l'ingéniosité d'Internet, de réinventer des rituels du deuil. Ce qui commence un peu déjà à se faire.

Des gens honorent des défunts en organisant des cérémonies à distance, sur ordinateur, où ils parlent et honorent le disparu. Je ne sais pas si cela sera suffisant mais en tout cas ce sera toujours mieux que rien.

Le Premier ministre a annoncé, vendredi 27 mars, le prolongement du confinement au moins jusqu’au 15 avril. Lorsqu’il sera levé, d’innombrables traumatismes vont forcément ressurgir. De l’autre côté, l’institution, les soignants, déjà exsangues, n’en ressortiront pas non plus indemnes. Que faire ?

C'est exactement ce que j'évoquais précédemment avec les militaires. Ceux qui avant d'être confrontés à ce trauma ont acquis des facteurs de protection, c'est-à-dire qu'ils ont une grande confiance en eux essentiellement parce qu'ils ont eu une famille stable et sécurisante, parviendront à reprendre un bon développement et seront résilients.

Plus simplement, dès que le virus sera mort - parce que les virus meurent toujours - ils reprendront très vite et très facilement un bon développement. C'est la définition même là encore de la résilience.

En revanche, ceux qui avant leur confinement, avaient acquis des facteurs de vulnérabilité - maltraitance familiale, maladie, antécédents de traumatisme, ou même une précarité sociale du fait de vivre à plusieurs dans un petit logement - le trauma sera pour eux plus douloureux et agressif. En dépit de la mort du virus, ils auront du mal à reprendre un bon développement et seront moins résilients. On a là une situation de masse quasi-expérimentale qu'il faudra prendre en charge.

Pour ceux qui portent des facteurs de vulnérabilité, le trauma du confinement sera douloureux

Du côté des soignants, et malheureusement on le voit déjà - certains d'entre eux vont aussi mourir. Et, parmi les survivants, d'autres vont garder un souvenir blessé, traumatisé, de cette époque. D'autres encore, au contraire, vont être fiers d'eux, et évoqueront souvent l'épidémie entre semblables comme un fait d'armes, un peu à la manière de certains soldats au sortir d'une guerre.

Ces soignants se retrouveront donc pour évoquer cette époque, adopter une sorte de «résilience militaire» mais entre blouses blanches. En résumé, certains sortiront fiers d'eux, reprendront un bon développement et diront : «j'ai été utile, j'ai fait ce qu'il fallait faire», lorsque d'autres ressortiront gravement blessés en fonction de leurs facteurs de vulnérabilité. 

Dans votre dernier livre, «La nuit, j’écrirai des soleils» (Editions Odile Jacob, ouvrage disponible en livre électronique, NDLR), vous convoquez le vécu, le passé de plusieurs écrivains célèbres, mais aussi vos propres souffrances, pour démontrer le pouvoir de l’écrit, de l’imaginaire. Selon vous, l’école devra-t-elle être aussi au rendez-vous pour aider les enfants à mettre des mots sur leurs maux et à écrire ainsi leurs propres soleils ?

Probablement oui. Mais cela dépendra aussi et surtout des parents. Si le confinement est vécu comme quelque-chose d'insurmontable, les parents vont angoisser les enfants. Et si les parents n'en parlent pas, ils vont aussi les angoisser parce que les enfants vont bien voir qu'il se passe quelque-chose d'étrange.

Donc là encore, il faut parler aux enfants, leur expliquer qu'une fois que le virus sera mort, ils pourront reprendre leur existence et surtout leur développement. Ils pourront, pour cela, leur raconter plus tard, comment ils ont triomphé du confinement, comment ils ont fait des peintures pendant cette période.

Ensuite, probablement, les enseignants procèderont de cette manière, en donnant à leur tour la parole aux enfants, que ce soit par l'écriture ou le dessin. Le but étant de donner sens au confinement et d'offrir aux enfants un facteur de résilience.

Du côté des adultes, il y aura forcément des crises, des règlements de comptes, voire, au plan politique, des commissions d’enquêtes parlementaires. Est-ce un passage obligé pour atteindre collectivement la résilience ? 

Quand le virus va mourir, il y aura forcément dans la société le temps de la parole, c'est-à-dire qu'il faudra prendre le temps de se soutenir, et ça c'est très important pour le processus de résilience.

Ensuite, on cherchera à comprendre ce qui s'est passé et je prédis qu'il va y avoir effectivement des règlements de comptes.

Il n'y a qu'à voir ce qui se passe actuellement avec l'ancienne ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, qui avait été violemment mise en cause en 2009 lors de la crise de la grippe H1N1 pour avoir commandé en masse des masques et des vaccins.

Or c'était précisément ce qu'il convenait de faire et tout le monde en convient à présent. Aux manettes, elle avait été injustement accusée, voire diffamée. Des choses comme ça vont forcément ressurgir mais, malheureusement, elles empêchent la résilience.

A côté de cela, il y aura des gens qui vont demander des explications, pas forcément pour soulever des problèmes ou dans une optique de règlements de comptes, mais simplement parce qu'ils ont besoin de comprendre. Ils se demandent : «qu'est-ce qui nous a conduit à cette situation ?»

L'histoire des épidémies peut-elle, sur ce point, nous éclairer ?

Je le pense oui. L'histoire des épidémies est assez bien archivée, je crois. On sait que beaucoup d'entre elles ont été causées par l'accumulation et les déplacements.

Le coronavirus, c'est un peu le retour de la peste. Quand la peste est arrivée à Marseille, en 1347, les gens ne savaient pas pourquoi ils l'avaient et pourquoi ils en mouraient. Ils ne savaient pas qu'elle était due à un bacille. Pour eux, c’était quelque chose d’inconnu, ils voyaient la mort sans en connaître l’origine. Donc ils fuyaient Marseille et montaient vers le nord. Or, parmi eux, certains transportaient la bactérie. Résultat : deux ans après, en 1350, un Européen sur deux était mort.

Il y aura un avant et un après coronavirus

Notre époque est elle aussi marquée, et plus encore, par des déplacements. Ils sont incessants dans le ciel où des avions volent dans tous les sens. Ils permettent d'avoir des fraises en plein hiver, tandis qu'en mer le transport de viandes peut faire jusqu'à deux fois le tour de la planète avant d'arriver chez un boucher... Tout ça favorise le transport des bactéries et des virus.

Après cette épidémie, il y aura, je pense un avant et un après virus avec deux catégories qui vont s'affronter : d'un côté, ceux qui vont dire qu'il faut relancer l'économie comme avant - ce qu'il faudra de toute façon faire d'une certaine manière si on ne veut pas être ruiné ou voir l'Etat encore plus endetté - et d'autres qui voudront relancer la machine mais différemment.

Il y aura, dans tous les cas, des débats culturels passionnants et là on sera pour le coup vraiment dans la résilience collective. 

N'y a-t-il pas un risque à vouloir trouver à tout prix un bouc émissaire ?

Oui bien sûr, et d'autant plus quand l'ennemi est invisible. Quand l'ennemi est visible, on se rassemble, on l'affronte, on se protège etc. Mais là, l'ennemi est imperceptible donc il y a bien un risque de vouloir trouver à tout prix un bouc-émissaire.

L'Histoire a montré que cela pouvait être le fou, l'étranger, le juif... cette fois, j'ai peur que ce soit les personnes d'origine asiatique ou n'importe quel parti politique. Chacun trouvera un bouc émissaire qu'on voudra mettre à mort pour des raisons fantasmatiques. Et cette recherche du bouc émissaire ne fait qu'ajouter du malheur au malheur. Ca ne règle en rien le problème. 

Pensez-vous que l'épidémie de coronavirus va faire se modifier les rapports sociaux ? 

Oui, et ça c'est toujours passé comme ça. Il y a toujours eu des changements dans les rapports sociaux après les catastrophes. Après la guerre de 39-40, les femmes avaient pendant quatre ans tout fait marcher : les hôpitaux, les usines, le commerce et même les fermes.

Cela a marqué le début du féminisme argumenté, parce qu'elles avaient découvert qu'elles pouvaient tout faire marcher sans les hommes.

Avant la peste de 1347-1348, il y avait le servage, c'est à dire que lorsqu'un aristocrate possédait la terre, il possédait également les hommes présents sur celle-ci et qui travaillaient la terre.

Les rapports sociaux vont se modifier

Mais deux ans après l'épidémie, il y avait tellement de paysans morts que lorsque les seigneurs ont eu besoin de main-d'oeuvre, ils n'ont pas eu d'autre choix que de courtiser les survivants et les payer, et c'est comme cela que le servage a disparu en seulement deux ans. 

Les exemples selon lesquels les rapports humains changent après une catastrophe sont vraiment multiples. 

Finalement, celle qui ressortira gagnante de cette épidémie c'est l'écologie, selon vous ?

Je fais ce pari. Ce que nous vivons est une démonstration selon laquelle, maintenant, les rapports sociaux et les rapports humains en général sont désormais déterminés par le climat.

Les rapports de production mis en place engendrent des déplacements massifs de population. Le climat change et avec lui les végétaux. Pour moi, tout ce qui se passe là est un argument en faveur de l'écologie. 

Il va être nécessaire, et plus que jamais, de se poser le problème que nous avons vécu en termes d'écologie.

Donc de cette crise - ou de cette catastrophe - on pourra en faire quelque-chose de positif, d'après-vous ?

Si on parvient à déclencher un processus de résilience ça sera positif : on apprendra à établir d'autres rapports humains et à se protéger d'une future épidémie, parce qu'on aura établi des rapports de production différents.

Mais si on remet le processus en place comme avant, alors on prend le risque d'entretenir le ressentiment. Sans résilience, le malheur se répète.

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