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Nancy : une femme se rend dans une pharmacie pour dénoncer des violences conjugales

Face à la recrudescence des violences conjugales lors des premiers jours du confinement, Christophe Castaner a annoncé jeudi la mise en place d'un dispositif d'alerte dans les pharmacies. Face à la recrudescence des violences conjugales lors des premiers jours du confinement, Christophe Castaner a annoncé jeudi la mise en place d'un dispositif d'alerte dans les pharmacies. [LOIC VENANCE / AFP]

Le nouveau dispositif gouvernemental pour lutter contre les violences conjugales commence à montrer ses effets. Ce samedi 28 mars, une femme battue a donné l'alerte dans une pharmacie à Nancy (Meurthe-et-Moselle).

«Elle avait entendu dire que c'était le lieu où on pouvait signaler des violences conjugales», a indiqué le procureur de la République de Nancy, François Pérain. La femme a expliqué avoir peur de rejoindre son domicile, affirmant que son conjoint l'avait menacée avec un couteau et violenté à plusieurs reprises.

Celle-ci a utilisé le nouveau système d'alerte dans les pharmacies pour les femmes battues, annoncé jeudi par Christophe Castaner face à le recrudescence des violences conjugales lors des premiers jours du confinement lié au coronavirus. Le ministre de l'Intérieur a précisé que, lors de la première semaine de quarantaine, les violences conjugales ont augmenté de 32% en zone gendarmerie et de 36% en zone police.

Si la victime est accompagnée de son conjoint à la pharmacie, Christophe Castaner avait suggéré d'utiliser un code, par exemple «masque 19». Ce que n'a pas eu besoin de faire la femme qui a donné l'alerte samedi à Nancy. «La victime n'a pas eu recours à un code quelconque, elle était seule et pouvait s'exprimer librement», a souligné François Pérain. Contactée par la pharmacienne, la police a interpellé le conjoint à son domicile et l'a placé en garde à vue.

Un autre dispositif dans les centres commerciaux

Lors de son dépôt de plainte au commissariat de la ville, la femme, enceinte de cinq mois, a raconté qu'une «nouvelle dispute l'avait opposée à son concubin qui l'avait giflée et s'était avancé vers elle en tenant un couteau à la main», a relaté François Pérain. Elle a mentionné «avoir également été violentée à trois reprises» auparavant, en février et en mars. «Une voisine du couple a confirmé l'existence de scènes de violence et a affirmé avoir vu la victime avec des contusions au visage», a ajouté le procureur.

Aucune trace de violences physiques n'a pu être relevée lors d'un examen médical, qui a néanmoins conclu «à l'existence d'un retentissement psychologique», selon François Pérain. L'homme, qui a reconnu avoir déjà giflé sa compagne mais nié l'avoir menacée avec un couteau, a été placé sous contrôle judiciaire lundi, avec interdiction de contacter la victime et de se rendre à son domicile. Il est convoqué devant le tribunal correctionnel de Nancy le 5 juin.

Ce système d'alerte dans les pharmacies se double d'un autre dispositif, dévoilé samedi par Marlène Schiappa. La secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes a annoncé l'installation à partir de ce lundi 30 mars de «points d'accompagnement éphémères» dans les centres commerciaux, pour accueillir les femmes victimes de violences conjugales et leur permettre de dénoncer plus facilement leur agresseur.

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