En direct
A suivre

Coronavirus : une pénurie alimentaire est-elle à craindre ?

Si la cohue a laissé place à un peu plus d’ordre dans les rayons des grandes surfaces, l’affluence est toujours importante. Cette hausse de consommation, associée à la paralysie qui frappe la France avec la crise sanitaire actuelle, fait redouter une pénurie alimentaire.

Mercredi, l’OMC et l’ONU ont tiré la sonnette d’alarme : « Les incertitudes liées à la disponibilité de nourriture peuvent déclencher une vague de restrictions à l'exportation (…) provoquant elle-même une pénurie sur le marché mondial. »

Si le risque guette sur le plan international, la France serait épargnée d’après le gouvernement. « Il n’y aura pas de pénurie » a assuré le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume dans un entretien à Ouest France le 1er avril.

Même son de cloche du côté de la FNSEA. Lors d’une conférence de presse le jeudi 2 avril, la présidente du syndicat agricole Christiane Lambert a assuré que « Les Français pouvaient dormir tranquilles ».

Tous rappellent que la France produit beaucoup de nourriture, qu’il s’agisse de céréales ou de produits laitiers. Et l’offre de s’adapter à la demande. Ainsi, depuis le début du confinement, la consommation de farine a explosé: les ventes ont plus que doublé (+147%) la semaine dernière par rapport à la même semaine l'an passé, selon l'Association nationale des industries agroalimentaires (Ania).

Les professionnels du secteur ont donc augmenté la cadence et travaillent dorénavant 6 jours sur 7 d’après le syndicat de la meunerie française. Enfin, si le confinement venait à être prolongé de plusieurs mois, la farine destinée à l’export ou à l’alimentation animale pourrait être réorientée vers la consommation domestique.

Pour les fruits et légumes, le principal problème résidait dans la main d’œuvre. Le coronavirus a fermé les frontières, barrant ainsi la route à de nombreux ouvriers agricoles étrangers ; beaucoup d’entre eux viennent habituellement de l’Est et du Maghreb.

Face à la menace d’une pénurie de saisonniers, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a appelé les Français à « rejoindre la grande armée de l’agriculture française ». Résultat : le nombre de « volontaires » continue de grimper et se rapproche des 200 000 nécessaires d’après les estimations de la FNSEA.

Le problème est maintenant l’écoulement des stocks. Avec la fermeture des quelque 10 000 marchés, il est difficile de faire arriver les produits frais dans l’assiette du consommateur français. Mais là encore, la situation s’adapte. Près d’un quart des marchés ont pu rouvrir en prenant des mesures pour appliquer la distanciation sociale qu’impose la menace du virus.

Ailleurs ce sont de nouveaux dispositifs qui se mettent en place. Les AMAP (Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne ) qui fournissent des paniers de fruits et légumes en circuit court voient leur demande exploser. A Paris, un restaurant s’est mué en petit marché dans le 10e arrondissement afin de dépanner des petits producteurs qui ne parvenaient plus à écouler leur stock. Un bel exemple de blocage levé encore une fois grâce à la solidarité.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités