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Des prostituées appellent la police, leurs proxénètes interpellés

Fait assez rare, mardi 31 mars, ce sont les victimes, 4 femmes forcées de se prostituer, qui appellent à l'aide. Profitant de l'absence de leurs proxénètes, l'une d'elle compose le 17 et dit être séquestrée et violentée par deux hommes à Avignon (Vaucluse).

Quand les policiers de la Police judiciaire d'Avignon arrivent dans cet immeuble de la vieille ville, ils constatent qu'un seul appartement est occupé, celui du troisième étage où se trouvent les quatre jeunes femmes. La porte n'est pas fermée à clef, mais elles n'ont pas osé s'échapper d'elles-mêmes.

« L'emprise des deux hommes suspectés de les avoir forcées à vendre leur corps était trop forte », explique à CNEWS une source proche du dossier. « Elles ont déclaré aux enquêteurs qu'elles subissaient des violences, jusqu'à perdre connaissance pour l'une d'entre elles. Selon leurs dires, elles étaient obligées de contenter 10 à 20 clients par jour. Et hormis cette journée où les deux proxénètes sont partis chercher de la drogue et une voiture, elles ne pouvaient pas sortir de l'appartement. » 

Dans une pièce du logement fermée à clef, les policiers trouvent un pistolet automatique, du matériel de conditionnement de produits stupéfiants, de la résine de cannabis. Les deux suspects, âgés de 22 et 29 ans, sont interpellés à leur retour. L'un d'eux est connu de la police dans le cadre d'une enquête sur un meurtre.

« On a là une affaire qui ressemble au fonctionnement du proxénétisme de cité, précise-t-on de même source. De jeunes femmes, 19 à 24 ans, isolées ou en rupture familiale, enfermées pour être contraintes à la prostitution. » 

L'une d'elles a 19 ans quand elle commence à se prostituer à Avignon. L'un des suspects lui propose d'assurer sa sécurité et va peu à peu déployer son emprise sur elle, et récupérer ses gains. Une autre femme arrive ensuite de Châlons pour se prostituer. Sans proxénète, elle va se mettre sous la coupe des deux hommes. Mi-mars, elle fait venir deux amies pour le week-end. Bloquées par le début du confinement contre le coronavirus, celles-ci vont alors être forcées de vendre leur charme, pour le compte des deux suspects.

Ce n'est que plusieurs jours plus tard, le 31 mars, qu'après avoir gagné la confiance de leurs geôliers, elles saisissent l'opportunité d'appeler la police. Mis en examen notamment pour proxénétisme aggravé, séquestration et violences aggravées, les deux hommes ont été placés en détention provisoire.

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