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Coronavirus : qui va bénéficier de l'«aide exceptionnelle de solidarité» ?

Le Secours Catholique à Toulouse le 3 avril. Le Secours Catholique à Toulouse le 3 avril.[Lionel BONAVENTURE / AFP]

Dans son allocution du 13 avril, Emmanuel Macron avait demandé au gouvernement le versement d'«une aide exceptionnelle aux familles les plus modestes avec des enfants».

Le 15 avril, Edouard Philippe, le Premier ministre, a annoncé que le gouvernement versera le 15 mai une «aide d'urgence» de 150 euros par famille bénéficiaire du RSA ou de l'Allocation de solidarité spécifique (ASS), à laquelle s'ajouteront 100 euros par enfant. 

Les familles qui ne bénéficient ni du RSA ni de l'ASS, mais qui touchent des aides au logement, percevront de leur côté 100 euros par enfant, a indiqué le chef du gouvernement. Leur versement «sera automatique, sans qu'aucune démarche ne soit nécessaire», a encore indiqué le Premier ministre à l'issue du Conseil des ministres.

Cette réponse financière fait suite à une demande des associations mobilisées depuis le début du confinement. Elles avaient alerté le président de la République sur la situation sur le terrain. «Les personnes sans domicile fixe n'accèdent plus à l'alimentation du fait de la fermeture de centres de distribution d'aide alimentaire», estimait Florent Guéguen, le directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité (FNARS) sur France Info le 13 avril. «Les familles modestes, qui avaient l'habitude d'envoyer leurs enfants à la cantine, souvent gratuite ou à très bas tarif ont des charges supplémentaires en terme d'alimentation», avait-t-il également ajouté.

«Insuffisant» jugent les associations

Ces aides d'urgence profiteront au total à «plus de quatre millions de foyers», a précisé Edouard Philippe qui estime son coût à près d'un milliard d'euros pour l'Etat. Elles seront utiles aux «travailleurs précaires qui ont perdu leur emploi juste avant ou pendant la crise, et qui ne bénéficient désormais que des minima sociaux», mais aussi aux «ménages qui ont connu parfois une baisse importante de revenus occasionnels, comme des petits travaux qui leur permettent de boucler leurs fins de mois», a fait valoir Olivier Véran, le ministre de la Santé.

Les associations, à l'origine de la demande, saluent dans un communiqué un «geste bienvenu» de la part du gouvernement mais «trop limité». Elles demandent à ce que les aides soient étendues «à l’ensemble des personnes précaires», soit également «les personnes âgées bénéficiaires du minimum vieillesse, les bénéficiaires de l'allocation aux adultes handicapés ainsi que l’ensemble des jeunes précaires de moins de 25 ans qui ne peuvent pas bénéficier du RSA».

Par ailleurs elles jugent le montant insuffisant et estiment qu'il devrait se monter à «250 euros par personne et par mois, depuis la fermeture jusqu’à la réouverture effective des cantines scolaires».

Le président de la République, le 13 avril, avait aussi souhaité que les «étudiants les plus précaires vivant parfois loin de leurs familles, en particulier lorsque celles-ci viennent d’outre-mer», puissent bénéficier de l'aide. Pour l'instant rien n'a été proposé par le gouvernement. Le ministère de l'Enseignement supérieur, interrogé par Le Monde, évoque une mesure «encore en cours d’élaboration»...

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