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Demande de suspension contre des policiers, enquête... Ce que l'on sait de l'arrestation polémique à l'Ile-Saint-Denis

Les policiers en causent proviennent du commissariat d'Asnières-sur-Seine Les policiers en causent proviennent du commissariat d'Asnières-sur-Seine[DENIS CHARLET / AFP]

La police de nouveau au centre des critiques. Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux montre une interpellation menée à l'Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) qui mêle racisme et suspicion de violence policière dans un contexte où la relation entre les Français et les forces de l'ordre est déjà tendue.

Racisme, rire et potentielles violences

Les faits ont eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche 26 avril. Appelé pour une intervention sur un cambriolage de chantier, des policiers du commissariat d'Asnières-sur-Seine débarquent sur les lieux. L'auteur présumé cherche à s'échapper pour éviter l'interpellation, et saute dans la Seine. Après l'avoir rattrapé, les agents commencent à s'amuser de la situation. Sur la vidéo filmée par un habitant anonyme, l'un d'eux lance alors : «il sait pas nager, un bicot ça nage pas». L'insulte raciste déclenche un rire et une réponse, «ça coule, tu aurais dû lui accrocher un boulet au pied». 

Les images, diffusées par le journaliste et militant Taha Bouhafs sur Twitter, et le journaliste Nadir Dendoune sur Facebook, se poursuivent par la montée dans le fourgon du suspect. Des bruits sourds se font entendre, ainsi que des rires de la part des forces de l'ordre. L'utilisation de violences abusives de la part des policiers est alors suspectée. Selon les informations du Parisien, l'individu interpellé est un sans-papiers de nationalité égyptienne. Placé en garde à vue, il a rapidement été libéré avec une obligation de quitter le territoire français. 

Une enquête est ouverte 

Au lendemain de la publication de la vidéo, le préfet de police de Paris a demandé la suspension de deux policiers incriminés, qui ont reconnu être les auteurs des phrases à caractère raciste. De plus, une enquête judiciaire va être confiée à la police des polices. «Les propos que l'on entend sur cette vidéo, s'ils sont bien effectivement le fait de policiers, ne sont pas acceptables et révèlent une attitude qui manque de professionnalisme et risque de jeter le discrédit sur l'action de la police», a déclaré sur franceinfo la procureure de la République de Nanterre, Catherine Denis.

Quelques heures après la diffusion de la vidéo, Christophe Castaner, le ministre de l'Intérieur avait réagit sur Twitter parlant «d'une indignation légitime» et promettant de faire «toute la lumière». «Le racisme n'a pas sa place dans la police républicaine», a-t-il ajouté. L'IGPN a également été saisie d'une enquête administrative par la préfecture de police de Paris, sur les mêmes faits. 

Un commissaire au passé sulfureux

Selon Le Parisien, le ministère de l'Intérieur réfléchit d'ores et déjà à la suspension du commissaire qui était en charge de l'intervention en question. Et pour cause, ce n'est pas la première fois que celui-ci est au centre de débordements de la part de policiers. Le quotidien régional révèle en effet qu'il avait été suspendu un an d'exercice et condamné à un an de prison avec sursis pour «abstention volontaire d'empêcher un crime ou un délit». Cette histoire remonte à 2004, date à laquelle il était chef adjoint de la BAC (brigade anti-criminalité) de nuit à Paris. 

Après une course-poursuite de 30 kilomètres, un homme interpellé avait subi des violences policières. Extrait de son véhicule, il s'était retrouvé sur le ventre, le nez cassé, le pantalon baissé et un enjoliveur entre les fesses. Une vidéo prise pendant l'arrestation avait été détruite, et deux autres policiers ont été condamnés dans cette affaire. 

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