En direct
A suivre

Se reposer, se concentrer sur soi, profiter de son couple… Ces Français qui trouvent du positif au confinement

Certains Français profitent du confinement pour se concentrer sur leur couple (Photo d'illustration). [Loic VENANCE / AFP]

Quitte à être confiné, autant rentabiliser ce temps. Mettre de l’ordre dans leur vie, profiter de leur couple, rattraper leur retard en lecture… C’est le choix fait par plusieurs Français qui ne vivent pas si mal cette période où il faut rester au maximum à son domicile.

Dans l'absolu, aucune des personnes interrogées ne souhaite toutefois que le confinement s’éternise. Ils ne prétendent pas non plus expliquer aux autres comment vivre cette période, qui peut être plus ou moins compliquée selon les facteurs personnels (type et taille du logement, lieu, nombre de personnes confinées, etc.). «Quand t’as un cadre de vie qui te plaît, que t’aimes ton appartement, que t’as un minimum d’espace pour toi et sans problème financier par-dessus», la situation peut s'avérer positive, résume bien Jessy, 32 ans, confinée avec son compagnon à Romainville (Seine-Saint-Denis).

Eux-mêmes sont quasiment tous surpris de bien vivre ces restrictions de sortie, et partagent les raisons qui rendent cette expérience inédite positive.

Faire retomber le stress

L’avantage le plus plébiscité : se reposer et évacuer le stress accumulé. Après un début d’année «intense et compliqué», Louise-Aranka savoure «un temps libre assez génial». Pour cette étudiante de 20 ans de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), ce monde à l’arrêt lui permet de ne pas culpabiliser car elle n’a «pas l’impression d’être en train de rater quelque chose».

Profiter de sa grossesse

«Pour la première fois de ma vie je suis à l’écoute de moi-même et par conséquent de mon bébé», savoure Ingrid, enceinte et confinée à Cognac. Elle profite de «pouvoir donner autant d’attention» possible à son bébé : «Je peux répondre aux besoins de ma grossesse quand je veux».

«En général les femmes sont capables de travailler jusqu’à leur congé maternité, relève Ingrid. Elles assument donc les responsabilités du quotidien, leurs échéances professionnelles. Je pense que beaucoup de femmes voudraient profiter de leur grossesse à 100% et je sais que ce n’est pas si simple lorsque l’on travaille encore».

se reposer psychologiquement du TRAVAIL

Cela faisait un moment qu’Adam, ingénieur âgé de 30 ans vivant à Paris, voulait faire une pause dans sa carrière professionnelle : «depuis que je bosse, je me dis toujours, un jour faudrait que je prenne un deux ou trois mois de vacances pour ne rien faire», confie-t-il.

Il profite donc de cette période pour atténuer la pression sociale, car «tu reçois toujours plein de sollicitations quand tu bosses, ou le soir avec les potes».

Un avis partagé par Cyprien. CPE stagiaire, il profite du confinement pour reprendre des forces chez ses parents dans le village de Châteaudouble (Var). Cette retraite lui a permis de «se reposer psychologiquement» après avoir buché durant de longs mois sur son concours. Il trouve cette période plus reposante que les vacances d’été où «t’es avec tes amis, tu fais la bringue (sic) et tu ne te reposes pas forcément».

Profiter de son couple

Pour Marion, graphiste de 28 ans confinée à Montpellier (Hérault) avec son copain, ça se passe mieux que durant le reste de l’année. Son partenaire est également en télétravail et cela se répercute sur la vie de couple : «Il est moins sujet au stress, du coup, je suis moins impactée car je suis une éponge. Ça adoucit le climat dans l’appart».

Même son de cloche du côté de Marie, 21 ans. Habitante de Guéret (Creuse), elle profite de journées moins chargées, grâce au télétravail, pour accroître le temps passé avec son copain. Avant le confinement, elle quittait son domicile «à 5h30 et le soir je n’étais pas rentrée avant 18 heures minimum». Le trajet en moins lui permet même de travailler plus «car on ne peut pas sortir». Pour elle, le confinement permet de «plus se voir, se lever ensemble, prendre du temps, tout ce qu’on ne peut pas faire d’habitude et sans la tension habituelle». C'est même une étape pour «une vie à deux sur le long terme».

«En couple, on se rend compte que certains moments à deux sont importants dans la journée. C’est important de manger ensemble, de cuisiner ensemble», appuie Xavier, journaliste de 42 ans confiné avec sa compagne à Paris.

faire preuve de Solidarité

Hors du couple, ce sont les relations avec les voisins qui peuvent apporter du positif à la situation. Marion apprécie l’atmosphère qui s’est installée dans sa résidence depuis la mi-mars. «Il y a un gros climat d’entraide avec les personnes âgées concernant les courses et l’entretien des parties communes, témoigne la graphiste. Le climat général de la résidence joue sur le fait qu’on ne s’ennuie pas».

Limiter sa consommation

Louise-Aranka profite de cette période pour de concentrer sur sa passion : l’art. Elle a notamment reçu la mission de préparer un casse-noisette pour un spectacle. Elle s’est fixée comme défi de n’utiliser que du matériel à disposition chez elle ou de faire de la récupération : «Je récupère pas mal de cartons que les gens jettent dans la rue». Une contrainte qui la stimule : «Ça me pousse à réfléchir et à ne pas céder à la facilité».

Étudier

En 2e année d'une prépa littéraire qui «commençait vraiment à peser», Manon savoure cette pause bienvenue. «Ca permet de se reposer», confie celle qui est confinée avec son copain «et les chats» à Saint-Gervais-Du-Perron (Orne). L'étudiante de 19 ans peut ainsi utiliser ce temps libre pour augmenter ses heures de travail étudiant dans un supermarché et ainsi «financer les études» de l’année prochaine.

Si beaucoup d’étudiants apprécient cette pause dans leur parcours, d’autres, comme Aliaume, étudiant en master carrière internationale à Clermont-Ferrand, en profitent justement pour réviser leurs cours. Confiné avec sa compagne dans un appartement avec balcon, l'Auvergnat lit «pas mal» fait «un peu d'exercice» et «rattrape les livres» qu’il voulait lire depuis un bon moment.

Se rapprocher de sa famille

Pour Xavier, cette période permet de «redonner de la valeur aux gens qui sont autour et qui te sont chers». «Tu vas appeler les gens qui comptent pour toi», affirme le journaliste.

Confinée à Nice avec sa famille, Hayet abonde dans ce sens. La sophrologue de 31 ans apprécie d'«avoir du temps pour soi, pour réfléchir à ce qui est essentiel», mais voit aussi cette situation comme l’opportunité de «se poser et passer du temps avec ceux qu’on aime».Elle a même «baissé son activité professionnelle» pour «profiter de (s)a famille et des enfants qui me font bien rire». «Quand on travaille tout le temps, on court dans tous les sens, pour avoir un contrat, gagner sa vie», relève l'Azuréenne. 

Afin de savourer ces moments avec ses parents et son frère, Rania, 19 ans et étudiante à Strasbourg, «évite les applications chronophages».

Profiter de ses hobbies

Cinéphile, Rania «enchaîne les films» : «les classiques, les films d’actions, de science-fiction...». Surmenée par «les cours et le travail», la jeune Alsacienne apprécie «un confinement qui tombe à pic». Elle profite de la multitude de plateformes cinématographiques comme «Netflix et Canal» et n’a «pas le temps de s’ennuyer». «Je parle plus à mes potes aussi, on fait des Uno et des Monopoly en ligne», précise-t-elle. 

Un sentiment ressenti par Elodie, enseignante de 30 ans qui habite seule à Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne) et «ne voit pas le temps passer». Son secret ? «Avoir une passion aide beaucoup car je danse énormément». La trentenaire rentabilise son confinement en s'incrivant à des cours de danse via applications. Elle développe aussi sur Internet des activités pédagogiques avec ses élèves.

Se rapprocher de sa spiritualité  

Le mois du ramadan vient de débuter. Depuis le début du confinement, Rania se «dévoue plus à (s)a religion». De même pour Julie*, jeune Lyonnaise de 20 ans à la recherche d’emploi. Elle insiste sur sa satisfaction de pouvoir «prier Dieu chaque jour». «Ça c’est vraiment bénéfique dans ma vie», savoure la jeune rhodanienne.

Gérer son temps

«Tous les jours de l’année on se plaint de ne pas avoir le temps, souligne Adeline, psychologue. Maintenant qu’on en a plein, on ne sait pas gérer cet afflux temporel qui nous est offert». La Nîmoise insiste sur l’importance de maintenir des repères chronologiques  et se s’adapter : «notre rapport au temps est modifié car notre vie sociale ponctue notre temporalité».

C’est exactement le choix fait par Jessy, qui se «fixe un truc à faire par jour» même si «il y a des jours où tu te fais plus chier (sic) que d’autres...».

*Prénom modifié

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités