En direct
A suivre

L'Ukraine aurait «volé» 2 millions de masques à la mairie de Paris

Une partie d'une commande effectuée en mars n'est jamais arrivée dans la capitale. [© Ludovic MARIN / AFP]

«Les commandes de masques, c'est Dallas...», souffle l'adjointe d'Anne Hidalgo chargée de la santé. Alors que cet accessoire est l'un des nerfs de la guerre du déconfinement, la mairie de Paris n'est pas épargnée. Une livraison qui était censée arriver dans la capitale le mois dernier n'a jamais quitté l'Ukraine.

Dès le mois de mars, voyant la propagation de l'épidémie de coronavirus, l'équipe de la maire socialiste avait en effet lancé une importante commande de 7,5 millions de masques chirurgicaux. Les équipements, fabriqués en Chine, étaient censés être livrés dans le courant du mois d'avril, comme révélé par CNEWS.

Et face à la crainte de détournements, l'achat avait été divisé en trois lots de 2,5 millions d'unités chacun, auprès de producteurs différents. Une précaution salutaire, puisque l'une des  précieuses livraisons manque à l'appel.

Plus de 2 millions de masques «volés» par l'ukraine ?

«On a d'abord cru qu'il s'agissait d'une réquisition de l'Etat, puis on s'est aperçu que c'était avant que le lot n'arrive en France. Il transitait par l'Ukraine et n'en est jamais sorti», indique le 11 mai à CNEWS Anne Souyris, adjointe (EEL) à la maire de Paris chargée de la santé.

«On suspecte le gouvernement ukrainien de l'avoir 'réquisitionné'», précise-t-on au sein du cabinet d'Emmanuel Grégoire, le premier adjoint d'Anne Hidalgo. «C'est pour cette raison qu'on fractionne nos achats».

Braquage armé, contre-proposition généreuse ou subtilisation ; sur le tarmac de l'aéroport de Kiev ou ailleurs... Les conditions sont encore floues, mais dans l'entourage d'Anne Hidalgo, la volonté est de ne pas surenchérir dans cette guerre des masques : «on a connu des problèmes d'acheminement, comme toutes les institutions qui commandent ces équipements».

Dernier exemple en date : une cargaison de 500.000 masques en tissu pour plusieurs villes de région parisienne dérobée sur une aire d'autoroute en Espagne, a dénoncé le 7 mai le maire de Montreuil (93), Patrick Bessac.

Mais entre-temps, l'équipe d'Anne Hidalgo avait pris la décision de passer de nouvelles commandes, dont les premiers exemplaires ont commencé à arriver dans la capitale.

Au total, la municipalité a signé pour 30 millions de masques (27 millions de chirurgicaux et 3 millions de FFP2), d'ici à septembre. Des achats qui ont coûté «30 millions d'euros», selon l'entourage d'Emmanuel Grégoire, le bras droit de la maire.

Un stock de 6,9 millions de masques disponible

Ainsi, au lundi 11 mai, la mairie de Paris dispose d'un stock de 6,9 millions de masques chirurgicaux (dont une partie de FFP2). Ils vont être distribués aux agents municipaux, notamment à ceux des Ehpad et des écoles, ainsi qu'aux travailleurs du secteur médico-social et des associations de rue, à raison de trois par jour et par individu.

De quoi «assurer un déconfinement dans les bonnes conditions» pour ces personnes qui sont au contact des plus fragiles, affirme l'adjointe à la santé Anne Souyris.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités