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Une loi pour revaloriser le statut des femmes de ménage ?

Les heures du matin et du soir pourraient être mieux payées.[LLUIS GENE / AFP]

Le député François Ruffin va déposer ce mercredi 27 mai une proposition de loi «pour que cesse la maltraitance des femmes de ménage». Des employées particulièrement précaires, notamment durant cette crise de coronavirus.

Concrètement, le député La France Insoumise a rédigé trois nouveaux articles qui viendraient, en cas de vote positif, compléter le Code du Travail. L'un d'entre eux concerne directement les rémunérations de ces employées. Il prévoit ainsi que les heures tôt le matin (avant neuf heures) et tard le soir (après 18 h), soient surpayées, de 50 %.

«Pourquoi ? Afin d’éviter les horaires décalés, et que 'les femmes et les hommes qui nettoient' soient intégrés au collectif de travail, non plus 'invisibles', que les entreprises soient incitées à leur confier des plein‑temps en journée, et non plus des mini‑missions», explique François Ruffin.

Les autres articles du projet de loi proposent que les personnes chargées du ménage, sous-traitées via des entreprises spécialisées, aient accès aux mêmes «dispositions légales et conventionnelles» que les employés de l'entreprise «utilisatrice» du service, et qu'elles bénéficient de l'égalité salariale avec eux. «Pourquoi l'Assemblée paye 5715 euros un député, et 730 euros une agente d'entretien ?», s'interroge le député LFI.

Au micro de France Bleu, François Ruffin s'est conscient que ce projet avait peu de chances d'aboutir. Mais pour lui, l'objectif est de pousser le gouvernement à amorcer un véritable virage social après la crise sanitaire. «Le président de la République nous rappelle la Déclaration des droits de l’homme et nous dit : les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. Je leur ouvre la porte : en leur demandant ce qu’ils vont faire ? Qu’est-ce qu’ils vont proposer ?», explique-t-il.

Le 13 avril dernier, lors de son allocution, Emmanuel Macron avait fait directement référence à ces professions en première ligne durant la crise du coronavirus. «Il nous faudra nous rappeler que notre pays, aujourd'hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal», avait-il déclaré.

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