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Municipales 2020 : Fusions et rassemblements dans plusieurs villes de France

Un rassemblement entre LR et LREM à Lyon (le maire de Lyon, Gérard Collomb, à gauche) s'est formé pour le second tour des élections municipales. Un rassemblement entre LR et LREM à Lyon (le maire de Lyon, Gérard Collomb, à gauche) s'est formé pour le second tour des élections municipales.[JEFF PACHOUD / AFP]

Les candidats avaient jusqu'au mardi 2 juin pour déposer leur liste. Et l'entre-deux tours, extrêmement long cette année à cause de la crise sanitaire, a donné lieu à son lot de fusions de listes, de rassemblements ou de «fronts républicains». Petit tour d'horizon non exhaustif dans les grandes villes françaises.

Nantes

Johanna Rolland (PS), maire sortante de Nantes, est arrivée en tête avec 31,36%, le 15 mars, largement devant Julie Laernoes (EELV) (19,58%). Et la seconde s'est ralliée à la première. La tête de liste écologiste a elle estimé qu'«il aurait été, dans ce contexte, irresponsable de passer notre tour, de ne pas essayer d’influer sur les mesures à prendre». «Il ne faut pas s’y tromper: il est en train de se passer quelque chose de fort», a-t-elle assuré. Pour l'instant elles n'ont pas détaillé leur accord programmatique.

Johanna Rolland affrontera Laurence Garnier, la tête de la liste LR, qui avait recueilli 19,93% et la députée LREM Valérie Oppelt, forte de 13% des voix rassemblées au premier tour.

Lyon

Le maire de Lyon, Gérard Collomb, ancien du PS et un des premiers à avoir soutenu Emmanuel Macron dans sa quête du pouvoir, a décidé, à la surprise générale, de s'allier avec la droite dans la ville des Lumières. Jusqu'à présent candidat au poste de président de la métropole lyonnaise, il a décidé de s'effacer derrière le candidat LR, François-Noël Buffet, à cause de son mauvais score au premier tour. Unique en France, la métropole est le véritable siège du pouvoir lyonnais dans la mesure où elle concentre sur son territoire les prérogatives du département et des communautés de commune.

En échange de ce désistement, le candidat LR à Lyon, Étienne Blanc, se range derrière l'ancien gymnaste macroniste Yann Cucherat, candidat de la nouvelle alliance LR-LREM. Une stratégie désaprouvée en haut lieu par le parti présidentiel, qui a retiré son investiture à Gérard Collomb et Yann Cucherat.

Rennes

La maire de Rennes, Nathalie Appéré (PS), a annoncé la fusion de sa liste avec celle de l'écologiste Matthieu Theurier. Elle en prendra la direction. Dans la capitale bretonne, dirigée par les socialistes depuis 1977, la maire sortante était arrivée en tête avec 32,81% des voix le 15 mars, devant l'écologiste Matthieu Theurier, qui avait réalisé une percée avec 25,59% des scrutins. Matthieu Theurier avait déjà fait alliance avec Nathalie Appéré en 2014, pour son premier mandat. Les deux candidats ont listé une série d'accords programmatiques: investissement «massif» dans les transports, expérimentation du revenu minimum garanti, rénovation thermique des logements, 50% de bio dans la restauration collective, etc.

Parmi les autres listes pouvant se maintenir au 2e tour, la candidate de la majorité présidentielle Carole Gandon (14,19% des voix) et le candidat (divers droite) Charles Compagnon (11,93%) devraient quant à eux partir en ordre dispersé.

Perpignan

La ville des Pyrénées-Orientales est sous le feu des projecteurs car c'est la seule grande ville (120.000 habitants) qui peut tomber entre les mains du RN. Les désistements de l'écologiste Agnès Langevine et du marcheur Romain Grau, arrivés 3e et 4e au premier tour des municipales, conduisent à un duel, comme en 2014, entre Louis Aliot (RN, ex-FN) et le maire sortant Jean-Marc Pujol (LR). Le député frontiste est arrivé largement en tête au premier tour avec 35,6% des voix devant Jean-Marc Pujol, 18,5%. La candidate écologiste, pour justifier son retrait, a invoqué «un devoir républicain de salubrité publique» et appelle à faire barrage au Rassemblement national, argument utilisé également par Romain Grau.

PAU

Au soir du premier tour, la situation dans la ville de Pau : François Bayrou, le maire centriste sortant, frolait l'élection sans deuxième tour avec 45% des voix. Derrière lui, deux candidats au dessus des 10% : un socialiste, Jérôme Marbot (22%) et un écologiste, Jean-François Blanco (15%). Deux mois plus tard, le deuxième a décidé de se ranger derrière le premier pour tenter de battre l'ex-ministre de la Justice.

A noter qu'un autre candidat de gauche, Patrice Bartolomeo (LFI), a apporté son soutien à Jérôme Marbot. 

Toulouse

A Toulouse, la gauche voit l'avenir en commun. Le 15 mars, derrière Jean-Claude Moudenc (36%), le maire LR (et soutenu par LREM) sortant, sont arrivés Antoine Maurice (EELV-LFI) avec 27% et la socialiste Nadia Pellefigue, 18%. Cette dernière s'est depuis retirée de la course, laissant le champ libre à un duel. Avec un petit bémol néanmoins : «j'ai pris une décision importante. Demain, je permettrai l'union de la gauche en autorisant mes colistières et colistiers qui le souhaitent à fusionner avec la liste d'Archipel Citoyen mais, personnellement, je n'y participerai pas», a-t-elle annoncé.

PARIS

Voilà une fusion qui était attendue mais qui a tardé à arriver. La liste Paris en commun de la maire socialiste Anne Hidalgo et celle des Verts emmenées par David Belliard ont trouvé un accord de coalition dans la nuit du lundi 1er au mardi 2 juin pour le deuxième tour des municipales à Paris. Anne Hidalgo était arrivée en tête du premier tour des municipales avec 29,3 % des voix et David Belliard quatrième, avec 10,8 % derrière Rachida Dati et Agnès Buzyn. «Je suis satisfait que nous partagions avec les équipes d'Anne Hidalgo une large part du diagnostic, sur la nécessité de 'dédensifier' la capitale ou de renforcer les solidarités notamment», a déclaré David Belliard.

Bordeaux

Les deux partis ont signé pour un accord : le candidat LREM, Thomas Cazenave, se range derrière le maire sortant LR de Bordeaux, Nicolas Florian, pour le second tour des municipales. Au terme du premier tour ils avaient fini respectivement troisième (13%) et premier (35%), séparés par l'écologiste Pierre Hurmic (34%). Le candidat du NPA, Philippe Poutou, fermait la marche avec 12%.

Selon le quotidien Sud Ouest, Thomas Cazenave héritera d'un poste d'adjoint au maire et d'une vice-présidence à Bordeaux Métropole si le maire était reconduit. D'après le journal, le Premier ministre, Edouard Philippe, juppéiste comme Nicolas Florian, aurait joué un rôle dans ce rapprochement de dernière minute. 

Strasbourg

Coup de théâtre dans la capitale alsacienne : les candidats LREM et LR, arrivés deuxième (19,86%) et quatrième (18,27%) du premier tour du scrutin, ont décidé de faire cause commune pour le second tour des municipales. Le candidat LR, Jean-Philippe Vetter, âgé de 39 ans, prendra la 3e place de cette liste fusionnée qui sera dirigée par Alain Fontanel, le candidat LREM et actuel premier adjoint au maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries, qui ne se représente pas.

Ils affronteront deux listes de gauche : l'écologiste Jeanne Barseghian, qui a terminé en tête du premier tour (28%) et la socialiste et ex-ministre de la Culture, Catherine Trautmann (troisième avec 19%). Les deux femmes ne sont pas arrivées à trouver un terrain d'entente pour fusionner leur liste.

 

CLERMont-Ferrand

Comme à Lyon, Strasbourg ou Bordeaux, les candidats LR et LREM ont conclu une alliance de dernière minute à Clermont-Ferrand, relançant la campagne des municipales face au maire PS sortant, Olivier Bianchi, arrivé largement en tête au premier tour (38%).

Le candidat LREM Eric Faidy (15,54% au premier tour) a conclu une alliance avec le LR Jean-Pierre Brenas (20,74%) qui mènera la liste fusionnée dans ce bastion socialiste historique. «Je ne sais pas si l'investiture de cette liste (par LREM) sera confirmée au deuxième tour», a reconnu Eric Faidy.

Face à Olivier Bianchi et Eric Faidy, Marianne Maximi, représentant LFI (12,31% au premier tour), tentera de faire entendre sa voix.

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