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Restaurants, écoles, frontières… Ce qu’il faut retenir de l'allocution d’Emmanuel Macron

Le chef de l'État s'est exprimé en direct de l'Élysée. Le chef de l'État s'est exprimé en direct de l'Élysée. [DENIS CHARLET / AFP]

Première victoire contre le virus. Lors de sa quatrième allocution depuis le début de la crise sanitaire, Emmanuel Macron a dressé un premier bilan du déconfinement, en rendant hommage aux Français. Le Président de la République souhaite bâtir un nouveau modèle économique et social, pour faire face à la crise économique, en redonnant à la France toute son indépendance.

Un premier bilan de la crise sanitaire

«Nous pouvons être fiers de ce qui a été fait et de notre pays», affirme le chef de l'État, qui a rendu hommage aux Français mobilisés pendant le confinement, aux services hospitaliers et au «sens des responsabilités admirable» de la population.  «Il faudra éviter au maximum les rassemblements», tempère-t-il, car ils sont désormais la principale occasion d’attraper le virus.

Il confirme tout de même la tenue du second tour des élections municipales, le 28 juin prochain, et annonce que les visites dans les Ehpad seront de nouveau autorisées dès demain, lundi 15 juin. Le chef de l’État entend tirer des leçons de cette crise sanitaire, notamment sur le modèle économique et social de la France, et veut lancer de vastes projets de reconstruction.

Réouverture des bars et restaurants en île-de-France

Emmanuel Macron déclare que le pays va pouvoir «tourner la page du premier acte de la crise». La région Île-de-France passe dès demain, lundi 15 juin, en zone verte comme l’ensemble du territoire métropolitain. Les cafés et les restaurants vont donc pouvoir rouvrir. Seules Mayotte et la Guyane, où l’épidémie circule toujours activement, restent pour le moment en zone orange. 

Le 2 juin dernier, les restaurants et bars des zones vertes avaient pu rouvrir, mais dans les zones classées oranges, notamment l’Ile-de-France, seules les terrasses de ces établissements pouvaient accueillir des clients.  Les restaurants et bars parisiens seront donc de nouveau ouverts au public dès demain, dans le respect du protocole sanitaire en vigueur. Les clients devront toujours porter un masque pour se déplacer dans l’établissement, et les tables devront être espacées d’au moins un mètre.

Reprise de l'école pour les colleges et écoles primaires

Autre annonce clé du Président de la République : la reprise des cours pour les élèves d’école primaire et les collégiens. Ils devront retourner en classe, de manière obligatoire à partir du 22 juin prochain, en France métropolitaine comme en Outre-mer. C’était l’un des souhaits du ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, qui estime à 50% le nombre d'enfants ayant pu retourner à l'école depuis le déconfinement. Selon le protocole sanitaire en vigueur dans les établissements scolaires, seuls quinze élèves à la fois sont acceptés en cours. Certains élèves et collégiens n’ont d'ailleurs pu retourner à l’école parfois qu’une seule journée par semaine.

Les crèches pourront également accueillir les enfants à compter du 22 juin, «selon les règles de présence normales», précise-t-il. Les lycéens quant à eux ne devraient pas reprendre le chemin des salles de classe pour le moment.

RÉOUVERTURE DES FRONTIÈRES EN EUROPE ET HORS DE L'UE

À partir de demain, les frontières entre la France et ses voisins européens seront de nouveau ouvertes. Quant aux déplacements en dehors de l’Union européenne, Emmanuel Macron a annoncé : «à partir du 1er juillet, nous pourrons nous rendre dans les États hors d'Europe, où l'épidémie sera maîtrisée». La quarantaine ne sera pas obligatoire pour les voyageurs étrangers venant en France.

Plusieurs pays avaient déjà annoncé la réouverture des frontières, comme l’Italie, dont les frontières sont ouvertes aux voyageurs européens depuis le 3 juin. La Belgique, la Grèce et la Suisse rouvriront leurs frontières dès demain, comme la France. L’Espagne a quant à elle avancé la réouverture de ses frontières le 21 juin prochain, sauf avec le Portugal. Au Royaume-Uni, les voyageurs étrangers sont soumis à une quatorzaine depuis le 8 juin.

Pas d'augmentation des impôts

Les dépenses engendrées pour faire face à la crise s’élèvent à plus de 500 milliards d’euros. «Ces dépenses viennent s’ajouter à notre dette déjà existante», mais le président affirme que la France ne répondra pas à cette crise en augmentant les impôts. Comme l’a expliqué le chef de l’État, la France est l’un des pays d’Europe avec la fiscalité la plus forte.

Face à la crise économique qui se profile, Emmanuel Macron souhaite rebâtir un nouveau modèle économique et social, «pour ne pas dépendre des autres». La relance passera par la construction d’un modèle écologique, «alliant production et climat», par la création de nouveaux emplois, par l’investissement massif dans l’éducation et la formation. Il insiste aussi sur la refonte d’un système de santé plus juste, déjà en cours avec la négociation sur le Ségur de la santé. Le chef de l’État affirme que cette reconstruction, basée sur l’indépendance française, sera préparée pendant l’été, et prendra en compte les recommandations de la Convention citoyenne pour le climat, qui rendra ses conclusions dans une semaine.

VERS UN RENFORCEMENT DE LA DÉCENTRALISATION

En plus d’une reconstruction économique, Emmanuel Macron souhaite également une réorganisation de l’État de son action. Il semble annoncer un nouvel acte de décentralisation. «Tout ne peut pas être décidé à Paris», affirme-t-il. Il souhaite «ouvrir une nouvelle page» en faisant davantage confiance et en donnant plus de libertés «à ceux qui agissent au plus près de nos vies», comme les mairies, les collectivités territoriales, les hôpitaux, les syndicats.

Lutte contre le racisme et Soutien aux forces de l'ordre

«Notre combat doit se poursuivre et s'intensifier pour permettre d'obtenir les diplômes et les emplois qui correspondent aux mérites et talents de chacun, et lutter contre le fait que le nom, l'adresse, la couleur de peau réduisent encore trop souvent dans notre pays les chances que chacun doit avoir», assure le Président, et annonce que des «mesures fortes» en faveur de l’égalité des chances seront prises.

Il a brièvement évoqué la lutte et les manifestations anti-racistes, et la polémique liée aus œuvres d’art et aux monuments liés à l’histoire coloniale en affirmant que la République «n’effacera aucun nom ou aucune trace de son histoire», et qu’elle ne «déboulonnera pas de statue».  Il a également tenu à apporter son soutien aux forces de l’ordre : «ils méritent tout le soutien de la puissance publique et la reconnaissance de la nation».

Le chef de l'État s'adressera de nouveau aux Français en juillet pour préciser ces nouvelles orientations.

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