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Gestion de la crise du coronavirus : sur quoi la commission d’enquête va-t-elle se pencher ?

Le directeur de la Santé Jérôme Salomon sera entendu ce 16 juin par la commission d'enquête.[Ludovic Marin / AFP]

La première audition de la Commission d'enquête de l'Assemblée nationale chargée d'enquêter sur la gestion de la crise sanitaire liée au coronavirus a lieu ce mardi 16 juin. Le directeur de la Santé Jérôme Salomon sera entendu en premier. Mais sur quoi va porter exactement l'enquête des parlementaires qui va s'étendre sur les six prochains mois ?

Un mois après la fin du confinement, et près de trois mois après son instauration, les membres de la commission vont passer plusieurs questions en revue afin de déterminer les responsabilités du gouvernement. 

Pourquoi a-t-on manqué de masques ?

Parmi les questions soulevées, celle des masques chirurgicaux qui ont rapidement manqué aux professionnels de santé. Et ce malgré les paroles rassurantes qu'avait tenues l'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn devant la presse, fin janvier, indiquant qu'il n'y aurait pas de pénurie de masques en cas d'épidémie de Covid-19 en France.

Mais l'aggravation de la crise et l'écoulement des stocks existants avaient finalement poussé l'exécutif à prendre un décret de réquisition de tous les stocks et de la production de masques le 13 mars. Une mesure qui s'était appliquée jusqu'à fin mai.

Les stocks, insuffisants, auraient en réalité été considérablement réduits depuis plusieurs années. C'est ce qu'a révélé le journal Le Monde dans une enquête qui indique notamment que les stocks de masques chirurgicaux ont été divisés par six entre 2017 et 2020. 

Quoiqu'il en soit, ce manque de moyens de protection au plus fort de l'épidémie a forcément eu un coût sanitaire, dont la commission d'enquête sera chargée de trouver les responsables. 

La politique de l'exécutif en matière de dépistages a-t-elle était la bonne ?

Autre sujet houleux, celui des dépistages contre le Covid-19 auxquels l'accès n'a été généralisé que tardivement. Dès le début du confinement, des voix se sont fait entendre pour que les Français soient davantage testés. En effet, pendant des semaines, seuls les malades souffrant de formes sévères de Covid-19 ont été soumis aux tests PCR. Les tests virologiques quant à eux n'ont été proposés que bien plus tard par les laboratoires. 

Une situation d'autant plus étonnante que l'Organisation mondiale de la Santé avait fait la recommandation suivante aux pays touchés par l'épidémie dès le 16 mars : «Testez, testez, testez les gens ». 

Alors s'agit-il d'une mauvaise décision de la part de l'exécutif ou d'une politique de tests contrainte par le manque de moyens ? C'est aussi ce que les membres de la commission d'enquête devront déterminer. 

La crise a-t-elle été bien gérée dans les Ehpad ? 

La mortalité dans les Ehpad n'a été recensée et communiquée qu'au mois d'avril par le directeur général de la Santé Jérôme Salomon. Pendant des semaines, seuls les morts du Covid-19 en milieu hospitalier ont été comptabilisés

Et ce, alors que la situation dans ces établissements au public particulièrement vulnérable a été dramatique. Le dernier bilan communiqué le 14 juin faisait état de 29.407 morts au total, dont 10.881 en établissements sociaux et médico-sociaux, parmi lesquels figurent les Ehpad. Cela représente un tiers du nombre de décès total comptabilisé depuis le début de l'épidémie.

Plusieurs Ehpad font d'ailleurs l'objet d'enquêtes judiciaires après que des familles endeuillées ont décidé de déposer des plaintes. Le parquet de Nanterre a notamment ouvert des investigations au motif d'homicide involontaire, de non-assistance à personne en danger et de mise en danger de la vie d'autrui.

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