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Infirmière interpellée pour violences : le procès aura lieu en septembre

La fille de l'infirmière interpellée écoute le syndicat CGT, Benjamin Amar, qui s'adresse aux journalistes lors d'un rassemblement pour demander sa libération devant le quartier général de la police dans le 7e arrondissement de Paris, le 17 juin 2020. La fille de l'infirmière interpellée écoute le syndicat CGT, Benjamin Amar, qui s'adresse aux journalistes lors d'un rassemblement pour demander sa libération devant le quartier général de la police dans le 7e arrondissement de Paris, le 17 juin 2020. [FRANCOIS GUILLOT / AFP]

L'infirmière dont l'interpellation, mardi, pour avoir jeté des cailloux sur les forces de l'ordre en marge d'une manifestation a suscité la polémique, devra comparaître le 25 septembre devant le tribunal correctionnel de Paris.

En plein débat sur les violences policières, son arrestation musclée a provoqué la colère de l'opposition de gauche et contraint le gouvernement à défendre l'action des forces de l'ordre.

Cette femme de 50 ans, qui a reconnu les faits au cours de sa garde à vue, sera jugée pour «outrages» et «violences sans interruption totale de travail (ITT)» sur personne dépositaire de l'autorité publique, a annoncé le parquet de Paris.

Plusieurs vidéos de son interpellation ont été relayées sur les réseaux sociaux. On y voit une femme portant une blouse blanche arrêtée sans ménagement par les forces de l'ordre alors que des échauffourées ont éclaté à l'arrivée du cortège sur l’esplanade des Invalides.

D'autres vidéos montrent la même personne jeter des projectiles en direction des forces de l'ordre, quelques minutes auparavant.

Une colère dirigée contre l'Etat

Lors de son audition, cette infirmière travaillant à l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif (Val-de-Marne) a reconnu avoir jeté des cailloux en direction des forces de l'ordre, selon une source proche du dossier. Mais, a-t-elle expliqué, sa colère n'était pas dirigée contre les policiers mais contre l'Etat. 

L'infirmière a raconté, selon cette source proche, la dureté de son métier, des journées de travail de 10 heures à 14 heures au plus fort de l'épidémie de Covid-19, le décès de 20 patients durant cette période, sa présence auprès d'eux, sa fatigue et une sérologie positive au virus. 

Un rassemblement de soutien s'est tenu dans l'après-midi devant le commissariat du VIIe arrondissement où elle avait été placée en garde à vue.  Une centaine de personnes, parfois vêtues d'une blouse blanche ou d'un gilet jaune, y ont participé.

Présente sur place, la fille de l'infirmière a souligné que sa mère avait manifesté mardi «pour défendre sa profession» et l'a décrite comme étant «épuisée physiquement et moralement».

Un premier rassemblement réclamant la libération de l'infirmière s'était tenu mardi soir au même endroit, en présence des députés de La France Insoumise Eric Coquerel, Mathilde Panot et Danièle Obono.

Interrogée à l'issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye avait, elle, justifié l'interpellation au regard du «comportement» de cette femme pendant la manifestation.

Elle s'était en revanche refusée à commenter les conditions de l'interpellation, ajoutant par ailleurs que le gouvernement condamnait «fermement» les désordres provoqués par «des casseurs» et des «black blocks» à la fin de la manifestation parisienne, qui a réuni 18.000 personnes selon les autorités.

La préfecture de police a fait état de 32 interpellations liées aux échauffourées.

Mercredi, deux autres personnes ont été arrêtées dans le cadre d'une enquête sur l'agression d'un policier à terre en marge de la manifestation.

Selon une source policière, l'un des deux interpellés est soupçonné d'être l'auteur du croche-pied ayant fait tomber le policier, qui avait ensuite été roué de coups avant d'être exfiltré par ses collègues.

Le fonctionnaire souffre d'un traumatisme crânien, de divers hématomes, a une dent cassée et «doit déposer plainte», selon la source policière. 

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