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«L’amour court les rues» : le graffeur parisien accusé d’agression sexuelle par 16 femmes

16 femmes prennent la parole dans une enquête du magazine NEON pour dénoncer l'artiste parisien. 16 femmes prennent la parole dans une enquête du magazine NEON pour dénoncer l'artiste parisien. [Capture d'écran Instagram]

Dans une longue enquête du magazine NEON, 16 femmes racontent leur rencontre avec le photographe et street artist parisien Wilfrid A., à l’origine des tags «L’amour court les rues». Elles l’accusent de harcèlement, agression sexuelle et de viol.

Ces inscriptions ornent les rues de la capitale, et sont très souvent postées sur Instagram. Or depuis plusieurs mois, ces célèbres tags sont rayés, et remplacé par le mot «violeur», pour former «un violeur court les rues». La quinzaine de femmes interrogées par le magazine NEON décrivent un même mode opératoire : aborder des jeunes femmes dans la rue ou sur les réseaux sociaux, pour leur proposer de poser avec lui et de les aider à rentrer dans le milieu de la mode.

Une jeune femme, qui aspirait à devenir mannequin, explique avoir été contactée par Wilfrid A. sur Instagram. Il lui propose de la prendre en photo, et lui donne rendez-vous dans son appartement parisien à Montmartre, explique NEON. «Ça ne s’est pas très bien passé. Il a des méthodes très bizarres. Il t’explique que pour que tu sois à l’aise sur la photo, il faut que tu sois plus détendue», raconte-t-elle. Le photographe l’aurait alors touchée et embrassée, et lui aurait fait toucher son entre-jambe. Il lui aurait aussi proposé à boire et de la drogue, pour être «plus à l’aise».

La séance photo se termine tard le soir, et la jeune femme n’a plus de transport pour rentrer chez elle. Elle décide de rester dormir chez le street artist. Les agressions auraient alors continué toute la nuit, alors qu’elle essayait de dormir.

«C'était son terrain de chasse»

Le photographe aborde aussi des jeunes filles, parfois même mineures, dans la rue, selon le magazine. Il essaye de les convaincre en parlant de ses contacts professionnels dans le milieu de la mode : «Il me dit qu’il est connu par des grandes marques, il me parle de Chanel… Vu qu’il a du pouvoir dans le milieu de la mode d’après lui, tu essaies d’écouter ce qu’il dit, tu as envie de faire de belles photos. Moi je suis venue faire mon travail, lui en a profité», confie une autre victime.

Wilfrid A. est un habitué du quartier de Montmartre. NEON a aussi recueilli le témoignage d’Ophélie (le prénom a été modifié), qui était âgée de 16 ans lors qu’elle a rencontré le photographe. Elle était alors élève dans un lycée du quartier, proche de chez lui. Elle affirme que tout le monde le connaissait : «c’était le gars qui traîne aux Abbesses et qui propose aux filles plutôt jolies de les prendre en photo. Parmi mon entourage, on avait toutes sa carte.»

Quelques années plus tard, le photographe aborde la petite sœur d’Ophélie, âgée de 18 ans à l’époque. «Pour le coup, très honnêtement, j’étais flattée. Ça fait plaisir qu’un photographe dise qu’on est jolie et digne d’être prise en photo», déclare-t-elle à la journaliste. Rapidement, elle identifie l'individu, et sa soeur la décourage d'accepter le shooting. «Dans notre secteur c’était un sujet de blague, un pervers parmi tant d’autres. Les Batignolles, Pigalle, Montmartre… C’était son terrain de chasse.»

Les faits présumés se seraient déroulé de 2009 à février 2020 pour le plus récent. Parmi toutes les femmes contactées par NEON, aucun n’a à ce jour porté plainte contre le photographe, qui n’a pas souhaité répondre aux sollicitations du magazine, et n’a pas réagi à ces accusations.

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