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Banksy volé au Bataclan : huit hommes condamnés à des peines allant du sursis à 2 ans ferme

Le prix de l'oeuvre de Banksy est estimé entre 500.000 et un million d'euros. [THOMAS SAMSON / AFP]

Soupçonnés d'avoir volé en 2019 au Bataclan une oeuvre attribuée à Banksy qui rendait hommage aux victimes des attentats du 13-Novembre, sept Français et un Italien ont été condamnés ce jeudi 23 juin à Paris à des peines allant du sursis à deux ans d'emprisonnement ferme.

Leur sort est connu. Sept Français et un Italien ont été condamnés jeudi à Paris à des peines allant jusqu'à deux ans d'emprisonnement ferme pour avoir volé ou transporté jusqu'en Italie une porte du Bataclan ornée d'une œuvre de Banksy qui rendait hommage depuis 2018 aux victimes des attentats du 13 novembre 2015.

Trois trentenaires qui ont reconnu le vol, commis dans la nuit du 25 au 26 janvier 2019, ont été condamnés pour l'un à quatre ans de prison dont deux ans ferme, pour les deux autres à trois ans de prison dont dix-huit mois ferme. Contrairement aux réquisitions du ministère public, qui avait demandé un maintien ou un retour en détention, ils purgeront la partie ferme de leur peine sous bracelet électronique.

Pendant trois jours, le tribunal examinait le rôle que sont soupçonnés d'avoir joué les sept Français et l'Italien dans le vol et le recel de cette porte métallique ornée d'un pochoir représentant une jeune fille triste, revendiqué par le street-artist mondialement connu.

Un vol en moins de 10 minutes

Le 26 janvier 2019, peu après 4h du matin, un fourgon blanc aux plaques dissimulées s'arrête dans le passage Saint-Pierre Amelot (11e arrondissement de Paris), par lequel de nombreux spectateurs du Bataclan avaient fui l'attentat dans lequel 90 d'entre eux ont été tués le 13 novembre 2015.

Trois hommes masqués sortent du véhicule, découpent les gonds avec des disqueuses alimentées par un groupe électrogène. En moins de 10 minutes, ils embarquent l'œuvre, protégée par une vitre en plexiglas.

Les responsables de la salle de spectacle s’indignent : ce «symbole de recueillement et appartenant à tous, riverains, Parisiens, citoyens du monde, nous a été enlevé».

Ce vol «minutieusement préparé», selon les mots de la juge d'instruction chargée du dossier, sera finalement élucidé via une information venue d'Isère, transmise aux policiers parisiens en novembre 2019.

Trois hommes y sont soupçonnés d'avoir cambriolé un magasin de bricolage, douze jours avant le vol. Parmi les objets dérobés... des disqueuses et des groupes électrogènes. 

Leurs téléphones révèlent en outre qu'ils étaient ensemble à Paris la nuit des faits. Les lignes des trentenaires et de leurs proches sont placées sur écoute : dans des conversations, le vol est évoqué ouvertement.

Peu à peu, les enquêteurs retracent le parcours de la porte : l'Isère, le Var puis Tortoreto, dans les Abruzzes italiennes. C'est dans une ferme de Sant'Omero, à une quinzaine de kilomètres de là, qu'elle est finalement découverte le 10 juin 2020.

Interpellés, Kevin G., Franck G.A. et Danis G. confessent le vol, mais les deux derniers ne revendiquent qu'un rôle d'exécutant. 

Celui qui a réceptionné la porte dans le Var, Mehdi M., est soupçonné d'en avoir «commandé» le vol. Cet homme de 41 ans, qui dit avoir gagné 7,5 millions d'euros au loto, a créé la marque de T-shirt de luxe «BL1.D», dont la signature est un véritable lingot d'or 18 carats cousu sur l'encolure.

Lors de ses auditions, il a contesté avoir ordonné le vol et assure avoir été mis «devant le fait accompli», avant de décider «d'éloigner le problème» vers l'Italie.

D'autres protagonistes ont pourtant parlé d'une «commande».

Les quatre derniers prévenus, âgés de 31 à 58 ans, sont soupçonnés d'avoir transporté l'œuvre.

Danis G. a été interpellé en mars 2021, près d'un an après ses coprévenus qui, après plusieurs mois de détention provisoire, comparaîtront libres sous contrôle judiciaire.

Le prix de la porte, oeuvre de Banksy, a été estimé entre 500.000 et un million d'euros - un montant débattu. Sa restitution aux propriétaires de l'immeuble du Bataclan est contestée en cassation par le gestionnaire de la salle de spectacle, repris par la Ville de Paris.

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