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L'Etat responsable de la mort d'un homme tué par un policier, estime la Justice

[LOIC VENANCE / AFP]

L’Etat a été reconnu responsable de la mort d'un homme tué par un policier hors service, estimant que l'arme de ce dernier aurait dû lui être retirée parce qu'il était suspendu de son habilitation d'officier de policier judiciaire.

Le 14 juillet 2016, à Biguglia, la victime avait tenté de s'interposer entre le policier, Philippe Soudais, et son épouse, avec laquelle il était en instance de divorce. Le policier lui avait tiré dessus à plusieurs reprises avec son arme de service, le blessant mortellement. Le policier s’était suicidé en août 2016, alors qu’il était incarcéré à la prison de Borgo.

Lors de l’audience devant le tribunal administratif, le 28 mai dernier, l’avocat de la famille de la victime, Me Benjamin Genuini, avait reproché à l’administration «d’avoir laissé son arme de service» à ce policier alors qu’il était sous le coup d’une suspension de son habilitation d’officier de police judiciaire pour une durée de quatre mois, en attente de son passage devant le conseil de discipline à l’automne 2016, et qu'il avait déjà été condamné à deux reprises en correctionnelle, en 2010 et 2016, pour violences volontaires sur sa conjointe.

Me Benjamin Genuini, joint par l’AFP, considère également que les services pénitentiaires avaient une responsabilité dans ce dossier: «Monsieur Soudais n’a pas été pris en charge dans cette affaire malgré les alertes répétées et alors qu’il avait déjà fait une première tentative de suicide». Le tribunal administratif n’a pas suivi la partie civile sur ce point.

«C’est important pour nos clients d’avoir une reconnaissance de la faute de l’Etat, ça les aidera sans doute à pouvoir faire leur deuil», a commenté l’avocat bastiais.

L’État a deux mois pour faire appel de cette décision rendue mercredi dernier.

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