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Second tour des municipales : est-il possible d'être à la fois maire et ministre ?

Le Premier ministre se présente dans son fief du Havre, en Seine-Maritime. [SAMEER AL-DOUMY / AFP].

Alors que le second tour des élections municipales se tient ce dimanche 28 juin, il reste toujours quatre membres du gouvernement, dont le Premier ministre Edouard Philippe, en lice pour tenter d'être élu maire. Mais pourront-ils cumuler ces deux fonctions en cas de victoire ?

En politique, théorie ne vaut pas nécessairement pratique. Et la réponse à cette question trouve tout son sens dans cette maxime.

Pour comprendre, il faut remonter à l'année 1997, lorsque le socialiste Lionel Jospin était Premier ministre.

Alors au pouvoir, ce dernier instaure ainsi la règle qui veut qu'un membre du gouvernement ne puisse pas diriger un exécutif local. 

En théorie, donc, que ce soit Marlène Schiappa (Secrétaire d'Etat à l'Egalité femmes-hommes) ou Agnès Pannier-Runacher (Secrétaire d'Etat à l'Economie) à Paris, ou encore Gabriel Attal (Secrétaire d'Etat à la Jeunesse) à Vanves et de surcroît le Premier ministre Edouard Philippe au Havre, si l'un d'eux venait à être élu maire au second tour des municipales, il ne pourrait pas rester au gouvernement. 

Une règle avant tout morale, qui ne vaut pas loi

Sauf que, dans les faits, il s'agit avant tout d'une règle tacite, qui ne saurait d'ailleurs devenir une loi. En effet, ministre est une fonction à laquelle un citoyen est nommé, alors que le maire assure ses fonctions dans le cadre d'un mandat électif.

En clair, à moins qu'Emmanuel Macron en décide autrement dans le cadre d'un remaniement qui semble imminent, chacun de ces responsables pourrait bien rester au gouvernement en cas de victoire aux municipales.

D'une certaine façon, cela explique d'ailleurs pourquoi la règle instaurée il y a plus de vingt ans par Lionel Jospin a souffert d'exceptions, à gauche comme à droite.

Du reste, il ne faut pas regarder très loin pour voir que des ministres élus dès le premier tour du 15 mars dernier sont toujours en poste aujourd'hui. C'est le cas, ainsi, du ministre de la Culture, Franck Riester, confortablement réélu dans sa commune de Coulommiers, en Seine-et-Marne, et de Gérald Darmanin, ministre de l'Action et Comptes publics, dans son fief de Tourcoing, dans le Nord.

Enfin, avant eux, Hubert Falco (pour la mairie de Toulon, dans le Var) sous Nicolas Sarkozy, ou Jean-Yves Le Drian (pour la région Bretagne) avec François Hollande, avaient eux aussi bénéficié d'une dérogation.

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