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Coronavirus : que va dire Agnès Buzyn aujourd'hui devant la commission d’enquête ?

Agnès Buzyn devrait notamment être interrogée sur l’évaporation du stock de masques de l’Etat. Agnès Buzyn devrait notamment être interrogée sur l’évaporation du stock de masques de l’Etat. [Julien DE ROSA / POOL / AFP]

La commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur la gestion de la crise du coronavirus poursuit ses travaux cette semaine avec les auditions de quatre ex-ministres de la Santé. Agnès Buzyn ouvre le bal ce mardi 30 juin à 17h. La question des masques devrait notamment être au cœur des débats.

Et plus précisément une interrogation, sur toutes les lèvres : qui est responsable de l'évaporation du stock stratégique d'Etat de masques de protection ? En avril 2010, il se montait à 1 milliard de masques chirurgicaux et 700 millions de masques FFP2, plus protecteurs, a indiqué le 24 juin à la commission d'enquête Didier Houssin, directeur général de la Santé (DGS) de 2005 à 2011. Début 2020, ce stock s'était réduit à 117 millions de masques chirurgicaux pour adultes, 40 millions de masques pédiatriques, et plus aucune réserve de FFP2.

Arrivée au ministère de la Santé en mai 2017 suite à l'élection d'Emmanuel Macron, Agnès Buzyn devrait notamment être questionnée sur un courrier de l'agence sanitaire Santé publique France, adressé au DGS Jérôme Salomon, qui recommandait en septembre 2018 de reconstituer le stock de masques à hauteur d'un milliard d'unités. En octobre, le numéro 2 du ministère de la Santé avait donné l'ordre d'en commander seulement 100 millions. La commande n'a ensuite été effectivement passée qu'en juillet 2019 : seuls 32 millions de masques sont arrivés au cours de l'année 2019, le reste n'étant reçu qu'en février dernier, alors que l'épidémie de Covid-19 venait d'atteindre la France.

Agnès Buzyn sera d'autant plus attendue qu'on lui a souvent reproché d'avoir quitté le ministère précipitamment et d'avoir abandonné le personnel hospitalier à l'aube d'une crise sanitaire. L'hématologue de formation avait démissionné et cédé sa place à Olivier Véran le 16 février dernier, en pleine montée du risque épidémique, pour être candidate LREM aux élections municipales à Paris. Elle s'en est défendue sur RTL le 22 juin dernier, donnant sans doute un aperçu de ce qu'elle va dire aux 32 députés de la commission d'enquête. «Dès que j'ai arrêté ma campagne (au lendemain du premier tour des municipales, NDLR), j'ai travaillé avec les centres de lutte contre le cancer, pour les aider à s'organiser. Et quinze jours après, je suis allée travailler dans un hôpital», a-t-elle affirmé.

Agnès Buzyn a «hâte» de parler

Ses déclarations polémiques au journal Le Monde mi-mars, juste après son score décevant au premier tour des municipales à Paris (troisième derrière Anne Hidalgo et Rachida Dati avec 17,3 % des voix), devraient également susciter de nombreuses questions de la part des parlementaires. Elle avait qualifié le scrutin de «mascarade» et assuré qu'elle «savai(t) que la vague du tsunami était devant nous» au moment de son départ du ministère. Elle s'était ensuite excusée fin mai dans Le Figaro d'avoir employé le mot «mascarade», le jugeant «certainement trop fort».

«Il n'y avait aucun départ d'épidémie quand je suis partie et donc je ne savais pas si elle arriverait, quand elle arriverait, quelle serait son ampleur, quelle serait sa gravité», avait-elle par la suite affirmé début juin, contredisant ainsi ses propos tenus mi-mars sur sa certitude que l'épidémie de Covid-19 allait arriver en France lorsqu'elle a quitté le ministère.

Depuis plusieurs semaines, l'ancienne ministre de la Santé, arrivée troisième du second tour des municipales à Paris dimanche (13,3 % des voix), martèle le même message : elle promet de dire toute la vérité à la commission d'enquête. «J’ai hâte de pouvoir parler devant la commission d'enquête parlementaire», a-t-elle affirmé sur France Inter fin mai, expliquant «réserver (ses) propos à la représentation nationale», qui entendra ensuite mercredi et jeudi ses trois prédécesseurs au ministère de la Santé (Marisol Touraine, Roselyne Bachelot et Xavier Bertrand). 

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