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Vitry-sur-Seine : colistier, il détrône celui qui devait devenir maire

Pierre Bell-Lloch a obtenu la majorité absolue lors d'un vote à bulletins secrets pendant le conseil municipal d'installation à Vitry-sur-Seine.[Capture d'écran Twitter]

Maire sortant de Vitry-sur-Seine, Jean-Claude Kennedy (PCF) pensait rempiler pour un mandat après avoir mené la liste victorieuse aux municipales : c'est toutefois un de ses colistiers qui s'est imposé samedi, provoquant la stupeur dans cette ville proche de Paris.

«Ca ne s'est pas passé comme ça devait... Fait assez rarissime, les électeurs se retrouvent avec un maire qu'ils n'ont pas choisi», a déploré auprès de l'AFP M. Kennedy, 68 ans, dont la liste DVG avait recueilli près de 50% des suffrages au deuxième tour. Selon lui, son «camarade», issu lui aussi du PCF, a «floué la souveraineté populaire» en se présentant contre lui à la tête de la mairie.

C'est donc un simple conseiller municipal, Pierre Bell-Lloch, qui a conquis le fauteuil de maire lors d'un conseil municipal où il a remporté 27 voix sur 53, contre 11 seulement pour Jean-Claude Kennedy, les autres suffrages se répartissant entre Frédéric Bourdon (écologiste, soutenu par LFI) et Alain Afflatet (LR).

«C'est sans doute la première fois, dans l'histoire de notre pays, qu'un colistier décide de produire un tel acte cinq jours après le suffrage universel», a ajouté M. Kennedy dans un communiqué, promettant de ne pas en rester là. «L'histoire a montré que les putschs ne s'inscrivent jamais dans la durée».

Dans la ville la plus peuplée du Val-de-Marne qui a connu des taux d'abstention record aux municipales, le vote du conseil municipal, qui s'est déroulé à la demande de Pierre Bell-Lloch à bulletins secrets, a fait l'effet d'une bombe, y compris au sein de l'opposition.

Lors de ce conseil municipal, Frédéric Bourdon a ainsi déploré «un hold-up démocratique», jugeant le nouveau maire «illégitime». 

Après avoir revêtu son écharpe tricolore, le nouvel édile de 42 ans a présenté ses «excuses pour ne pas être parvenu à arriver à un compromis». «Je suis très conscient de l'émotion et de la stupeur» engendrées et «rien n'est plus difficile que de déchirer sa famille devant vous», a-t-il ajouté.

Mais lui et ses soutiens souhaitaient «une équipe forte du renouvellement de la jeunesse et ça nous a été refusé», a argué le quadragénaire, par ailleurs vice-président du conseil départemental. Et d'enfoncer le clou devant la chaise laissée vide par Jean-Claude Kennedy : «Le monde change maintenant à une vitesse grandissante et il nous faut une équipe municipale qui comprenne le changement».

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