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Premier rendez-vous du gouvernement Castex avec les parlementaires

Le Premier ministre Jean Castex sur le perron de l'Elysée, le 7 juillet 2020 [Ludovic Marin / AFP] Le Premier ministre Jean Castex sur le perron de l'Elysée, le 7 juillet 2020 [Ludovic Marin / AFP]

Double baptême du feu mercredi pour le gouvernement "de combat" de Jean Castex qui sera sous le feu des questions des députés et des sénateurs, alors que le Premier ministre entend défendre son programme pour la "reconstruction" et ses ministres dont Gérald Darmanin, cible des féministes.

Après quelques jours de congratulations, déclarations d'intention se voulant rassurantes et passations de pouvoirs, le nouveau gouvernement dirigé par le nouveau Premier ministre Jean Castex doit faire ses premiers pas mercredi au coeur de l'arène parlementaire avec les traditionnelles séances de questions d'actualité.

Elles sont prévues à l'Assemblée nationale à 11 heures puis à 15 heures au Sénat. Après quoi les députés reprendront l'examen du troisième projet de budget de crise.

Place désormais aux "travaux pratiques", comme l'a souligné mardi matin le président du Sénat Gérard Larcher en citant notamment la crise économique, le chômage, la situation des jeunes, le "Ségur de la santé" ou encore la réforme des retraites et la dépendance.

Avant d'aller voir les élus, M. Castex doit être interrogé sur RMC/BFMTV à partir de 8h30.

L'équipe gouvernementale n'est pas tout à fait au complet puisqu'elle doit accueillir prochainement "l'entrée de secrétaires d'Etat sur des missions prioritaires", a expliqué mardi le nouveau porte-parole Gabriel Attal, afin de finaliser ce "gouvernement de combat" ou gouvernement "de 600 jours".

Le chef de l'Etat, appelant à "un changement profond de méthode", a fixé "quatre grands axes", a-t-il relevé.

Le premier Conseil des ministres du gouvernement Castex, à Paris le 7 juillet 2020 [Ian LANGSDON / POOL/AFP]
[Ian LANGSDON / POOL/AFP]

Premier pilier: "la reconstruction de notre pays", "économique", "sociale", "environnementale", "culturelle" et "territoriale", a-t-il détaillé. Le deuxième axe est "le patriotisme républicain", a-t-il ajouté, en évoquant "l'égalité des chances" et la défense des institutions que sont la "police et la justice".

L'exécutif veut aussi développer une "politique contractuelle" avec les territoires et les élus locaux et entend également s'appuyer sur l'Europe, quatrième pilier, "puisque nous ne construirons pas notre indépendance sans une politique européenne la plus forte qui soit", a souligné Gabriel Attal.

Jean Castex a prévu de commencer à recevoir les partenaires sociaux dès mercredi soir, jeudi et vendredi matin, notamment sur le dossier explosif des retraites.

Le gouvernement de Jean Castex [ / AFP]
[ / AFP]

Espérant conclure le Ségur de la Santé d'ici la fin de la semaine, il a annoncé dès mardi dans un tweet que l'enveloppe pour les salaires des soignants hors médecins était portée à 7,5 milliards d'euros. Et il est allé lui-même porter la nouvelle aux négociateurs, en jouant les invités surprise à une réunion avec les syndicats mardi soir.

Mais ces derniers se sont dits déçus par cette nouvelle enveloppe et la rencontre s'est achevée sans accord, après six heures de tractations. Elles doivent reprendre mercredi à 14 heures.

Objectif 2022

Emmanuel Macron compte préciser son cap pour le reste du quinquennat lors d'une interview le 14 juillet.

Ce n'est qu'ensuite que le Premier ministre pourra effectuer sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale.

Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, à la prison de Fresnes le 7 juillet 2020 [Thomas COEX / POOL/AFP]
[Thomas COEX / POOL/AFP]

D'ici là, le gouvernement doit se réunir en séminaire samedi matin. A ce stade, il est composé de seize ministres, quatorze ministres délégués et d'un secrétaire d'Etat, qui figuraient pour la plupart dans le précédent gouvernement.

Parmi les nouveaux venus, l'avocat pénaliste Eric Dupond-Moretti a été particulièrement observé lors de sa passation de pouvoirs.

"Je ne fais la guerre à personne", a-t-il lancé, au lendemain des déclarations de l'USM, principal syndicat de magistrats, qui avait estimé que sa nomination était une "déclaration de guerre à la magistrature".

Le nouveau garde des Sceaux a promis de porter "enfin la réforme du parquet". Dès la fin du Conseil des ministres, il s'est rendu à la prison de Fresnes (Val-de-Marne) pour signifier son soutien aux agents pénitentiaires.

Autre nomination commentée, celle de Gérald Darmanin au ministère de l'Intérieur, qui a dû affronter la colère de féministes dont certaines ont tenté de perturber la passation de pouvoirs avec son prédécesseur Christophe Castaner, en appelant à la démission du ministre visé par une plainte pour viol.

Le ministre de l'Intérieur Gerald Darmanin, à Port-Sainte-Marie (Lot-et-Garonne) le 7 juillet 2020 [MEHDI FEDOUACH / POOL/AFP]
[MEHDI FEDOUACH / POOL/AFP]

Sa promotion a par ailleurs été vue par d'aucuns comme significative de l'influence de Nicolas Sarkozy sur le nouveau gouvernement: outre Jean Castex, qui fut secrétaire général adjoint de l'Elysée en 2011-2012, la nouvelle équipe fait la part belle aux proches de l'ancien président, notamment Roselyne Bachelot (Culture) ou Bruno Le Maire, tout-puissant patron de Bercy.

Deux autres grands portefeuilles demeurent toutefois aux mains de personnalités issues du PS comme Jean-Yves Le Drian aux Affaires étrangères et Florence Parly aux Armées. Olivier Dussopt, autre ex-PS, est chargé des Comptes publics.

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