Interpellées pour violences sur personne dépositaire de l'autorité publique, quatre personnes ont décidé de contre attaquer. Lundi 13 juillet, elles ont déposé plainte auprès de l'IGPN, la police des polices, accusant les policiers d'avoir commis des violences à leur encontre.
Les faits remontent à la nuit du vendredi 10 au samedi 11 juillet, quand les forces de l'ordre sont intervenues après avoir été appelées pour tapage nocturne dans un appartement du XIXe arrondissement de Paris, où se déroulait une fête.
Cette nuit à #Paris19, alors qu'ils intervenaient sur un tapage nocturne, les policiers locaux ont été pris à partie par plusieurs dizaines de fêtards.
Pour outrage et violences à l'encontre des policiers : 7 GAV.
Soutien aux 2 policiers légèrement blessés conduits à l'hôpital. pic.twitter.com/yvzHhZ45k9— Préfecture de Police (@prefpolice) July 11, 2020
Sept jeunes ont été interpellés et placés en garde à vue au commissariat central du XIXe. Une enquête pour violences sur personne dépositaire de l'autorité publique a alors été ouverte, selon le parquet de Paris.
Ils sont tous ressortis dans le week-end, l'un d'entre eux avec un simple rappel à la loi, un autre avec une procédure classée sans suite. Les gardes à vue de cinq derniers ont été levées et ils ont à nouveau été convoqués lundi.
Plutôt que de se présenter, quatre d'entre eux sont allés porter plainte à l'IGPN. Selon le parquet et leurs avocats, les plaignants affirment avoir été victimes de violences policières pendant la soirée mais aussi lors de leur garde à vue.
Notre communiqué de presse dans l'affaire des violences policières commises sur la voie publique et à l'intérieur du commissariat du 19e.
Nous demandons le dessaisissement de ce service de police qui ne peut pas être à la fois juge et partie.@cmillevannier @BouillonColine https://t.co/W4ICAszdFO pic.twitter.com/x7olyjYeuT— Raphaël Kempf (@raphkempf) July 13, 2020
Selon Me Camille Vannier, qui défend l'un d'eux, une douzaine de jeunes ont été blessés lors de l'intervention des forces de l'ordre. Ceux qui ont été placés en garde à vue dénoncent des coups et des insultes au commissariat.
Une source policière a pour sa part indiqué à l'AFP que les policiers appelés pour tapage cette nuit-là avaient verbalisé la propriétaire. En repartant, ils ont également interpellé une femme qui venait de les injurier dans le hall de l'immeuble.
«A ce moment-là, ceux qui étaient dans l'appartement sont descendus et s'en sont pris aux policiers, y compris physiquement», raconte cette source. «L'un d'eux a menacé de prendre l'arme du policier et de lui tirer une balle dans la tête. Le véhicule des policiers a été dégradé».
Des renforts ont été appelés et les sept interpellations ont eu lieu tandis que deux policiers, blessés, étaient emmenés à l'hôpital.
Selon le parquet, le commissariat du XIXe a été dessaisi de l'enquête pour violences sur personne dépositaire de l'autorité publique, comme le demandait la défense des gardés à vue.
«Nos clients sont tous extrêmement choqués de ce qui s'est passé», a déclaré à l'AFP Me Vannier. «Ils sont ravis que l'IGPN se saisisse aussi vite de leur dossier, on espère que la réponse pénale apportée à leurs plaintes sera du même ordre, que l'enquête sera effective et que nous aurons des réponses». L'avocat assure que d'autres plaintes devraient être déposées dans la semaine.