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Où en est-on sur la sécurité de nos ponts en France ?

A Quimper, un pont en mauvaise condition est interdit d'accès depuis le 27 juillet.[JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP]

L'Italie inaugure ce lundi 3 août son nouveau pont à Gênes. Il y a près de deux ans, le 14 août 2018, le pont Morandi s'était effondré, faisant 43 victimes. En France, l'état des ponts est l'objet de nombreuses inquiétudes des politiques et des citoyens.

Suite à l'incident italien, la ministre des Transports d'alors Elisabeth Borne, a demandé en 2018 un audit sur les «ouvrages d'art» (constructions de grande taille, ndlr) à des experts suisses. «30% des 12.000 ponts du réseau national non concédé à des sociétés privées ont besoin de réparations», avaient-ils alors alerté, ajoutant qu'il existait un  «risque d'effondrement pour 7% des ponts».

L'accident du pont Morandi a également poussé le Sénat à réaliser un audit en 2019 sur la sécurité des ponts. Après 10 mois de travaux, les sénateurs avaient établi dans leur rapport qu'«au moins 25 000 ponts sont en mauvais état structurel et posent des problèmes de sécurité et de disponibilité pour les usagers». 

Un quart des ponts construits dans les années 1950 et 1960 seront en «fin de vie» dans les prochaines années, en raison de l'évolution des normes européennes, expliquait le rapport. 

La mission d'information avait requis la mise en place d'un «Plan Marshall», comprenant le doublement du budget dédié aux infrastructures (de 60 à 120 millions d'euros) à partir de 2020. «90% des ponts sont gérés par les collectivités», dont «50% par les départements» et «40% par les communes et les intercommunalités», expliquaient-ils.

Seuls 10% des ponts sont dirigés directement par l'Etat, soit 24 000 ponts, dont 12 000 situés sur le réseau routier. 

les petites communes demunies

Un an plus tard, l'état des ponts semble toujours préoccupant sur le territoire français. A Quimper (Finistère), le pont du Théâtre, fragilisé, est fermé aux piétons et aux voitures depuis le 27 juillet. Deux cabinets d'expertise se sont prononcés contre sa réhabilitation. 

Au micro d'Europe 1, ce 3 août 2020, l'ingénieur du Viaduc de Millau Michel Virlogeux, a admis que «la sécurité absolue n'existe pas». Le spécialiste a expliqué que des règles d'inspection et d'entretien rigoureuses ont été mises en place. Le protocole inclut une vérification tous les ans, et une surveillance plus approfondie tous les six ans. Il peut toutefois varier selon les «maîtres d'ouvrage». Les édifices gérés par la SNCF et les autoroutes disposeraient de moyens d'entretien, tandis que les ponts gérés par l'Etat seraient en moins bon état.

La gestion par les collectivités serait de son côté «extrêmement variable». Certaines collectivités seraient «extrêmement organisées» avec des services compétents, tandis que des petites communes se retrouvent démunies. 18 à 20% des ponts gérés par les municipalités «présenteraient des défaillances», ont averti les sénateurs.

Certains ponts font l'objet d'une attention particulière. Le célèbre viaduc de Millau, dans l'Aveyron, est surveillé 24 heures sur 24, 365 jours de l'années grâce à un poste de contrôle.

Le 18 novembre 2019, un pont s'est effondré à Mirepoix-sur-Tarn. Une jeune fille et le chauffeur d'un poids lourd ont trouvé la mort.

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