En direct
A suivre

En Lozère, les fêtards partent progressivement après une géante «rave party»

Des participants à une rave-party sauvage dans le parc national des Cévennes, le 10 août 2020 en Lozère [Pascal GUYOT / AFP] Des participants à une rave-party sauvage dans le parc national des Cévennes, le 10 août 2020 en Lozère [Pascal GUYOT / AFP]

Au cœur des Cévennes, des fêtards dansaient encore lundi soir dans une «rave party», défiant les mesures de précaution contre le Covid-19, mais d'autres quittaient les lieux où se sont réunis jusqu'à 10.000 personnes ce week-end.

«C'est la plus grosse rave qu'on fait depuis le confinement», lance Cécile, 30 ans, venue de Grenoble, qui assure faire attention aux gestes barrières, mais préfère taire son nom de famille.

Sur ce causse pelé du Massif central, des centaines de fêtards continuaient de danser calmement devant plusieurs sonos, la plupart sans masque et sans geste barrière dans l'attente d'un départ progressif des lieux, a constaté une journaliste de l'AFP.

Le rassemblement «se compose toujours actuellement d'environ 3.500 personnes», a indiqué à l'AFP lundi en fin d'après-midi la préfète de Lozère Valérie Hatsch.

«Au pic, ils étaient entre 5.000 et 7.000 personnes âgées de 17 à 40 ans, les organisateurs prévoyaient d'être 15.000 personnes mais les forces de l'ordre ont bloqué les accès à temps dimanche matin», a-t-elle ajouté. Plusieurs sources locales avaient évoqué la présence de 10.000 personnes samedi soir.

De plus en plus de campings-cars quittaient le site et d'autres fêtards remballaient leurs affaires et repliaient leurs tentes, sous le vent qui soufflait.

«Je devais aller en Slovaquie faire la fête, j'ai été mis au courant de cette rave par du bouche-à-oreilles. Je suis venu parce que les groupes sont assez réputés dans le style techno et punk», a indiqué Max, 24 ans, intérimaire dans le BTP à Nantes, qui lui aussi tait son nom de famille.

Selon le «raveur», «il faut être aficionado pour être au courant»: «Les organisateurs ont trouvé le terrain, et s'il est libre et que ça dérange personne, on s'installe...».

«Pas s'empêcher de vivre»

Des milliers de personnes venues en caravanes et camping-cars pour participer à une rave-party sauvage dans le parc national des Cévennes, le 10 août 2020 en Lozère [Pascal GUYOT / AFP]
Des milliers de personnes venues en caravanes et camping-cars pour participer à une rave-party sauvage dans le parc national des Cévennes, le 10 août 2020 en Lozère

«On va pas s'empêcher de vivre», a-t-il ajouté alors que les manifestations de plus de 5.000 personnes sont pourtant interdites en France en raison de l'épidémie de Covid-19.

Samedi soir, les «teufeurs», venus de toute la France et d'Espagne, s'étaient rassemblés dans un champ à Hures-la-Parade, sur le plateau calcaire, le Causse Méjean, traversé par des gorges, au cœur du parc national des Cévennes.

«Ils étaient une trentaine au départ et plusieurs milliers d'un coup», a expliqué le propriétaire du champ Didier Agrinier, qui habite à proximité de la «rave-party», où se trouvaient également «de très jeunes enfants».

«Tous les moyens sont mis en oeuvre pour qu'ils quittent les lieux le plus vite et dans les meilleures conditions de sécurité possibles», a expliqué la préfète, qui doit prendre en compte la présence de nombreux touristes séjournant dans les lieux alentours et circulant aussi sur des routes étroites.

«Le port du masque est obligatoire quand ils sortent du site, sinon ils sont verbalisés», a-t-elle ajouté en espérant que «ce sera fini dans les prochains jours».

Dans la matinée, la préfecture de Lozère avait expliqué que «beaucoup de personnes n'étaient pas en état de conduire» et que les gendarmes avaient procédé à des verbalisations pour alcoolémie et usages de produits stupéfiants.

En tout, 26 personnes ont été blessées, souvent «à cause d'une consommation excessive de drogue» dont «un jeune d'une vingtaine d'année en urgence absolue qui a été évacué par hélicoptère à Montpellier».

Près de 200 gendarmes mobiles mobilisés près de larave-party sauvage dans le parc national des Cévennes, le 10 août 2020 en Lozère [Pascal GUYOT / AFP]
Près de 200 gendarmes mobiles mobilisés près de larave-party sauvage dans le parc national des Cévennes, le 10 août 2020 en Lozère

Deux centres de dépistage du Covid-19 sont en cours d'installation et près de 200 gendarmes mobiles sont mobilisés. Les investigations se poursuivent pour déterminer l'identité de l’ensemble des organisateurs, qui feront l’objet de poursuites judiciaires.

A hauteur de Blajac, à 50 kilomètres de la rave-party, des agriculteurs bloquaient la RN 88 et des centaines de voitures pour «demander une évacuation immédiate du site», a déclaré Alain Pouget, président du syndicat la Coordination rurale en Lozère.

«Les Lozériens ont été très sérieux avec le Covid, ils ont respecté les gestes barrières et cette arrivée massive de gens qui ne respectent rien les a profondément choqués», avait souligné dimanche soir Mme Hatsch.

La Lozère a été un des départements français les moins touchés par le nouveau coronavirus.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités