Le marché parisien a-t-il atteint son plafond ? Pour la première fois depuis des années, une étude relève une légère baisse des prix dans la capitale. D’après PriceHubble, start-up de la Proptech spécialisé dans le big data immobilier et basée en Suisse, le prix médian des nouvelles annonces postées chaque mois est passé de 12 000 euros le mètre carré à 11950 euros en juillet, soit -0,4%.
Certes la baisse n’est pas celle d’un krach, mais elle constitue un tournant. Le marché de la pierre à Paris fait figure d’exception dans l’Hexagone et va de records en records depuis la crise de 2007. Cette fois, c’est encore le cas, mais le rapport est inversé. Seule la capitale est en rouge, quand les toutes les autres métropoles sont dans le vert. PriceHubble note une hausse des prix allant de +3,36% à Nantes à +12,02% à Lyon.
©PriceHubble
« Cette tendance sera à suivre de très près sur les prochains mois » commente Loeiz Bourdic, Directeur PriceHubble France dans cette étude.
Dans leur dernière note de conjoncture publiée en juillet, les notaires évoquaient quant à eux non pas une baisse mais un net ralentissement de la hausse. « Une stagnation des prix semble se dessiner dans la capitale » indiquaient-ils, tablant sur un mètre carré à 10.700 ou 10.800 € à la rentrée, contre 10.620 € fin mai.
Un discours qui tranche nettement avec les déclarations qui ont suivi la fin du confinement. A coup de communiqués, les agences attestaient d’un boom des transactions et de la poursuite de la hausse.
Dans le Parisien, le président de Century 21 Laurent Vilmont dénonce quant à lui ces prévisions alarmistes : « A Paris, un bien a vingt acheteurs quand ce n’est plus » Et de pointer une faille dans l’étude Price Hubble « le prix affiché ne veut rien dire, la seule étude qui vaille, c’est celle basée sur le prix de vente ».
La prochaine conjoncture des Notaires, qui compile les chiffres de ventes conclues et non les prix affichés est donc très attendue. Plusieurs éléments semblent toutefois plaider en faveur de la poursuite d’une hausse du prix de la pierre à Paris. Le marché est réputé pour son offre particulièrement maigre, peu de biens se sont à vendre donc de facto la demande très forte.
Par ailleurs le niveau des taux de crédits, qui a connu quelques soubresauts en mai, a renoué avec la baisse ce qui profite aux emprunteurs. Les experts s’accordent en revanche sur un point : c’est l’évolution de la situation économique qui déterminera la santé du marché de la pierre à Paris et dans le reste de la France.