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Les purificateurs d’air sont-ils efficaces contre le Covid-19 ?

Les purificateurs les plus performants sont ceux dotés d’un filtre HEPA, capables de filtrer les particules ultra-fines.[©Handout / US Food and Drug Administration / AFP]

En cette période de pandémie, le marché des purificateurs d’air, destinés à éliminer certaines particules en suspension dans l’air, a le vent en poupe. Mais ces appareils sont-ils vraiment efficaces contre le Covid-19 ?

Tout dépend du purificateur. Certains ne vont retenir que les grosses particules comme la poussière, les cheveux, ou encore les poils, ainsi que les odeurs, les fumées et les gaz grâce un filtre au charbon actif. Les plus performants sont ceux dotés d’un filtre HEPA (High Efficiency Particulate Air), capable de piéger les particules ultra-fines, que l'on ne peut percevoir à l’œil nu. Constitué de fibres de verre entrelacées, il est notamment utilisé dans les hôpitaux, les compagnies pharmaceutiques et dans les laboratoires.

En 2016, la Nasa a publié une étude sur ce filtre démontrant qu’il avait une capacité de captation de particules de l’ordre de 10 nanomètres (0,1 micromètres), soit une taille inférieure à celle du SARS-CoV-2. En effet, le diamètre des coronavirus est compris entre 60 et 140 nanomètres, ce qui représente 0,06 à 0,14 micromètres. Pour autant, l’efficacité des purificateurs d’air dans la lutte contre le Covid-19 n’est pas officiellement reconnue par la communauté scientifique.  

Si cette technologie a fait ses preuves en laboratoire, son efficacité en conditions réelles reste encore à démontrer selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses). «Les données scientifiques collectées et analysées ne permettent pas de démontrer l'efficacité et l'innocuité en conditions réelles d'utilisation des dispositifs d'épuration de l'air intérieur», a-t-elle indiqué dans un rapport.

L’agence va même jusqu’à signaler que «l'utilisation de certains dispositifs d'épuration (ozonation, plasma, froid,…) peut entraîner une dégradation de la qualité de l’air intérieur suite à une dégradation incomplète de polluants conduisant à la formation de composés potentiellement plus nocifs que les composés faisant l’objet d’un traitement».

Certains spécialistes estiment de leur côté qu’il s’agit d’une «fausse sécurité», à l’image de l’infectiologue Olivier Rogeaux, de l’hôpital de Chambéry. «Cela peut être un dispositif supplémentaire mais en aucun cas la barrière contre le Covid, a-t-il déclaré sur France Bleu. Cela peut se révéler “piégeux” si on abandonne les gestes barrières en se disant qu'on est tranquilles parce qu'on a un purificateur d'air.»

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