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Coronavirus : un nouveau confinement est-il possible ?

Seule une «catastrophe» pourrait conduire à un confinement généralisé. Seule une «catastrophe» pourrait conduire à un confinement généralisé. [JOEL SAGET / AFP].

Alors que le pays est confronté à un rebond des contaminations au coronavirus, n'excluant pas la déferlante d'une deuxième vague épidémique à venir, de plus en plus de Français craignent de devoir subir bientôt un nouveau confinement général. Une option que les autorités veulent à tout prix éviter, mais qui n'est pas non plus totalement inenvisageable.

La déclaration, tonitruante, de Jean-François Delfraissy, mercredi 9 septembre, a mis le feu aux poudres. Face à la hausse «inquiétante» du niveau de l'épidémie de Covid-19 en France, le gouvernement «va être obligé de prendre un certain nombre de décisions difficiles dans les huit à dix jours maximum», a ainsi averti le président du Conseil scientifique, à l'occasion d'un point presse, pointant «en particulier» la situation de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Dans les Bouches-du-Rhône, les hospitalisations de patients progressent en effet fortement et plusieurs hôpitaux du département font face à une hausse des admissions en réanimation. Une situation qui se répète également en Gironde ou dans le Nord et qui, de facto, fait craindre un retour généralisé de l'épidémie partout en France. Désormais, les bilans quotidiens communiqués par les autorités sanitaires montrent une nette accélération des nouveaux cas et le nombre de malades hospitalisés est repassé, mercredi soir, au-dessus des 5.000. Une première depuis le 11 août dernier.

Seule une «catastrophe» conduirait à un confinement généralisé

La tension est enfin montée encore d'un cran, ce jeudi, lorsque Emmanuel Macron lui-même a reconnu, lors d'un déplacement en Corse, que «le virus circule beaucoup» et que, dans ce contexte, le gouvernement annoncerait, dès le lendemain vendredi, à l'issue d'un conseil de défense dédiée au Covid-19, des «décisions» permettant de «donner de la visibilité sur les prochaines semaines».

Ces «décisions», dont parlent à la fois le président du Conseil scientifique et le chef de l'Etat, peuvent-elles dès lors passer par un confinement général ? Interrogé précisément sur cette question ce jeudi sur franceinfo, le docteur Bruno Lina répond : «a priori non». Selon ce médecin virologue, également membre du Conseil scientifique, «il faudrait qu'il arrive une catastrophe pour qu'on soit amené à utiliser de nouveau cette arme terrible qu'est le confinement généralisé».

Mais à partir du moment où certaines régions du pays sont frappées davantage que d'autres, ce que Bruno Lina recommande surtout, c'est de tester, tracer et d'isoler encore plus dans ces territoires pour freiner l'avancée du virus. «Il faut tout faire pour essayer de ne pas reconfiner (y compris) localement», avait également insisté, la veille, Jean François Delfraissy interrogé sur RTL, ajoutant cependant que cela «n'était pas exclu en cas de situation critique».

Concrètement, une situation critique se traduirait, comme en mars, par une épidémie si forte et un nombre de malades si nombreux que les hôpitaux du pays auraient du mal à absorber dans des conditions optimales. Un scénario noir auquel ne croit pas le professeur Karine Lacombe, même si, comme elle le concède dans une interview accordée à Libération, elle ne s'attendait pas à une reprise aussi précoce du Covid en France.

Reste qu'une meilleure connaissance du coronavirus, associée à des traitements et une prise en charge mieux adaptés, ont changé la donne. «On ne devrait pas revivre la situation que l'on a connue en mars et avril», résume ainsi la chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine à Paris. 

A l'épreuve des faits, les prochains jours seront donc particulièrement scrutés, car, dans le cas contraire, tout pourrait encore basculer. 

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