Condamné en 2018 à quatre ans d'emprisonnement dont deux avec sursis pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, Jérôme Cahuzac est désormais libre. L'ancien ministre du Budget sous François Hollande a reçu l'autorisation de retirer son bracelet électronique, qu'il avait accepté de porter afin d'échapper à la prison.
Le 8 septembre dernier, la cour d'appel de Bastia, en Corse, où réside l'ex-député socialiste, a en effet confirmé la libération conditionnelle accordée en juin à l'ancien ministre, contre laquelle le parquet avait fait appel, a révélé Le Journal du dimanche.
Le juge d'application des peines s'est appuyé sur les «profonds regrets» de l'ancien maire de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), qui a par ailleurs entièrement réglé l'amende de 300.000 euros qu'il s'était vu infliger lors de son procès, selon le JDD.
Le juge a également tenu compte de l'engagement du médecin de profession pendant la crise du coronavirus. Après avoir été autorisé l'an dernier à exercer quelques matinées par semaines seulement, Jérôme Cahuzac a pu retirer son bracelet électronique deux mois durant pendant le confinement pour pouvoir travailler à temps plein à l'hôpital de Bonifacio.
Une initiative saluée par le juge d'application des peines, «alors qu'il (Jérôme Cahuzac, NDLR) n'était pas soumis à une obligation de travail et aurait pu se contenter des retraites qu'il perçoit». Dès le confinement achevé, le chirurgien de 68 ans avait reçu une convocation à la prison pour de nouveau se faire poser un bracelet électronique à la cheville.
Une décision contre laquelle s'étaient insurgés ses avocats, dont faisaient partie Eric Dupond-Moretti, désormais ministre de la Justice. La défense de Jérôme Cahuzac réclamait la libération conditionnelle de leur client, qu'elle vient finalement d'obtenir.