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Affaire Altrad : Qu’est-il reproché à Bernard Laporte ?

L'affaire impliquant Bernard Laporte et Mohed Altrad (ici à droite) dure depuis 2017.[Franck PENNANT / AFP]

La garde à vue mardi du président de la Fédération française de rugby, Bernard Laporte, par le parquet national financier, a été levée mercredi soir.

Cette garde à vue intervenait dans le cadre de «l’affaire Altrad», dont l’enquête préliminaire est ouverte depuis 2017. Le patron du rugby français est soupçonné d’être intervenu auprès de la commission d’appel de la FFR pour favoriser le club de Montpellier (MHR), en faisant diminuer des sanctions à son encontre.

Le MHR est dirigé par Mohed Altrad (lui aussi placé en garde à vue, tout comme plusieurs hauts dirigeants du rugby français), dont le groupe qu’il dirige était devenu le premier sponsor maillot du XV de France trois mois plus tôt. Il a également soutenu la candidature – victorieuse – de la France pour l’organisation de la Coupe du monde 2023.

Un coup de téléphone en question

Dans cette affaire, Bernard Laporte a déjà reconnu avoir passé un appel au président de la commission, Jean-Daniel Simonet, mais en se défendant d’être intervenu pour aider Montpellier.

En juin 2017, la commission aurait dans un premier temps décidé de confirmer les 70.000 euros d’amende et le match à huis clos dictés par la Ligue nationale de rugby (LNR), après le déploiement de plusieurs banderoles hostiles à la LNR et à son président (Paul Goze) par des supporteurs du MHR, lors d’une rencontre.

Finalement, les sanctions avaient été réduites à 20.000 euros d’amende et un sursis de match à huis clos. Or il apparaît que cette modification des décisions s’est produite après l’appel de Bernard Laporte, selon des inspecteurs généraux du ministère des Sports.

UNE «DÉSTABILISATION» À 11 JOURS DU VOTE POUR LA FFR ?

Un des membres de la commission d’appel avait ainsi expliqué que le président de la Fédération «avait dit, de manière plutôt brutale, qu’Altrad était un sponsor important de l’équipe de France, un soutien important pour la candidature (au Mondial) et qu’il fallait supprimer ces sanctions». Ce à quoi aurait convenu Jean-Daniel Simonet. Interrogé par les inspecteurs du ministère, ce dernier leur a indiqué que la première version des sections n’était qu’une «hypothèse», qu’il jugeait de toute façon trop sévère.

De son côté, Bernard Laporte s’est expliqué en disant que son appel n’avait servi qu’à «donner un éclairage politique» sur le contexte tendu dans lequel se trouvait le rugby professionnel à cette époque. 

En marge de ce dossier sur les sanctions du MHR, le Journal du dimanche, qui avait révélé l’information, avait également mis à jour un contrat liant BL Communication, société gérée par Bernard Laporte, et Altrad Investment Authority, pour 150.000 euros. L’ancien sélectionneur du XV de France y avait finalement renoncé.

En réaction à ce rebondissement dans l'affaire, la défense du président de la FFR a pointé sa proximité avec la date du vote pour sa réélection (ou sa succession) à la tête de la fédération. Celui-ci doit en effet avoir dans onze jours, ce qui lui fait dire qu'il ne s'agit que d'une manœuvre de «déstabilisation» alors que la campagne bat son plein.

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