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Près d'un Français sur deux favorable aux mesures «anti-voiture»

49 % des Français se disent favorables à évoluer en faveur de la réduction de la place de la voiture dans les grands centres urbains. [Photo d'illustration / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP]

Au dernier jour de la Semaine européenne de la mobilité 2020, un événement qui s'achève ce mardi 22 septembre et dont le but est d'encourager les citoyens et les institutions à prendre des mesures pour atteindre la neutralité carbone, une étude s'est intéressée aux mesures «anti-voiture», ainsi qu'à la place de l'automobile et des transports dans les grandes villes à l'ère de la pandémie de Covid-19.

Réalisée par la plate-forme Caroom.fr, comparateur et guide d'achat automobile, en partenariat avec l'institut Ifop, celle-ci offre un panorama complet de l'opinion des Français sur cette thématique de la mobilité dans des sphères très précises allant des politiques de restriction de la circulation automobile, le regard porté sur le stationnement et la circulation des véhicules dans les grands centres urbains, en passant par les perspectives d'achat de véhicules et les inquiétudes liées au Covid-19.

Elle se concentre sur les 40 villes françaises de plus de 100.000 habitants et apporte plusieurs enseignements.

Près d'un Français sur deux (49 %) favorable aux mesures «anti-voiture»

Premier enseignement, et non des moindres, sur l'épineux dossier des mesures «anti-voiture», c'est-à-dire sur la question de la réduction de la place de la voiture dans les villes, dans leur ensemble, les Français se divisent en deux groupes quasi-égaux : 49 % y sont favorables et 51 % y sont opposés. 

En revanche, ce sont dans les métropoles les plus concernées par ces politiques restrictives que l'on retrouve les taux d'adhésion les plus forts puisque près des deux tiers (62%) des habitants des 40 villes françaises de plus de 100.000 habitants souhaitent que leur municipalité réduise énergiquement la place de l’automobile.

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[Les mesures anti-voiture et la place de l’automobile dans les grandes villes à l’heure du Covid-19 / étude Caroom/Ifop]

Sans surprise, ce sont majoritairement les sympathisants d'Europe Ecologie Les Verts (EELV) qui, à 95 %, souhaitent la mise en application de ces mesures (comme l'interdiction des véhicules diesel ou la réduction de la vitesse). Pour rappel, le parti écologiste avait raflé 8 des 40 plus grandes villes françaises, dont plusieurs villes symboliques comme Bordeaux, Lyon et Strasbourg, à l'issue du second tour des municipales du 28 juin dernier. 

Reste que si elles sont appréciées ou décriées, ces mesures «anti-voiture», une fois mises en oeuvre, font que près de trois quarts (72 %) des citadins ont aujourd'hui l’impression que les pouvoirs publics les dissuadent d’utiliser leur voiture dans leur commune.

63 % des habitants des grandes villes mécontents des conditions de circulation 

Autre résultat en lien avec la place actuelle de la voiture dans les villes : les habitants des plus grandes communes du pays expriment un fort mécontentement à l’égard des conditions actuelles de circulation (63 %) et de stationnement (69 %) dans les métropoles. Une classe d'âge, plus consciente des enjeux climatiques, se distingue toutefois, celle des 18-24 ans. Ainsi, 54 % des jeunes disent être satisfaits des conditions de circulation dans les grandes villes.

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[Les mesures anti-voiture et la place de l’automobile dans les grandes villes à l’heure du Covid-19 / étude Caroom/Ifop]

A l'inverse, en matière d'offre disponible en transports en commun cette fois, la satisfaction règne dans ces grands centres urbains, puisque 72 % des citadins se disent satisfaits des différents moyens mis à leur disposition. Une donnée qui tranche néanmoins avec celle établie à l'échelle nationale où c'est moins d’un Français sur deux qui, au global, se dit satisfait de l’offre de transports en commun de sa ville.

Enfin, des efforts doivent vraisemblablement être accentués du côté des systèmes d'auto et de vélo-partage. En effet, globalement, les Français se disent à ce sujet plutôt mécontents des systèmes de véhicules en libre-service (vélo, scooter..) mais également du nombre de pistes et bandes cyclables (39 % et 49 %). L'impact des «coronapistes», surnom donné aux aménagements cyclables provisoires créés lors de la première vague de la pandémie de Covid-19 dans plusieurs grandes villes et dont certaines vont devenir pérennes, sera d'autant plus scruté à l'avenir.

Près d'un habitant de grande ville sur trois (33 %) craint d'être infecté par le coronavirus

Abordant justement la question du coronavirus et de l'épidémie de Covid-19 en la centrant sur les grandes villes, l'étude révèle que 33 % des habitants des grands centres urbains craignent d’être infectés par le SARS-CoV-2, et 11 % se disent même très inquiets. 

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[Les mesures anti-voiture et la place de l’automobile dans les grandes villes à l’heure du Covid-19 / étude Caroom/Ifop]

Une crainte partagée qui, souligne l'étude, «vise principalement les moyens de transport où la distanciation sociale est peu applicable aux heures de pointe tels que le train (68 %), ou le bus (57 %)». Et cela quand bien même, aucun cluster (foyer épidémique) n'a jusqu'à présent été détecté dans les transports publics en France.

Reste que dans leurs déplacements, les Français, ont plus confiance envers les moyens de transports individuels «doux» tels que la marche à pied (31 %) et surtout le vélo (14 %) de loin le moins anxiogène d'un point de vue sanitaire aux yeux des personnes interrogées. Hors covid, l'étude note cependant que la proportion de citadins se rendant en vélo sur leur lieu de travail a augmenté - sur fond de préoccupation écologique - depuis 2015, passant de 5 % à 15 % (+10 points). De même que la marche à pied qui passe de 11 % en 2015 à 17 % en 2020.

Mais aujourd'hui, dans les métropoles, 33 % des actifs utilisent toujours les transports en commun, lorsque, a contrario, la même proportion (33 %) utilise les transports motorisés comme le véhicule particulier. La répartion mobilité douce / transports motorisés prend enfin une tournure sociale et politique puisque les ouvriers sont plus nombreux à se déplacer principalement en voiture (52 %), lorsque à l’inverse, les sympathisants LFI par exemple privilégient davantage le vélo (23 %).

Toutefois, si 36 % des Français, qu'ils soient d'ailleurs ou non citadins, ont l'intention d'acheter une voiture, dont 12 % dans les douze prochains mois, la majorité des sympathisants LFI (74 %) se dit freinée par le prix d'acquisition des voitures, ce qui peut expliquer cet usage plus prononcé du vélo.

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