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Nouvelles mesures contre le Covid-19 : un tour de vis qui fâche

Pour éviter un nouvel emballement de l’épidémie de Covid-19, le gouvernement a décidé d’imposer un nouveau tour de vis.[©Eliot BLONDET / AFP / POOL]

Alors que l'épidémie tend à s'emballer et que le gouvernement se veut ferme, certains élus affichent leur désaccord.

Pour éviter un nouvel emballement de l’épidémie de Covid-19, qui regagne du terrain en France, le gouvernement a, décidé d’imposer un nouveau tour de vis, ce mercredi 23 septembre. Mais si, désormais, 69 départements dépassent le seuil d’alerte des 50 nouveaux cas pour 100.000 habitants, ces mesures sont contestées, surtout à Marseille, où elles sont les plus drastiques.

Dès ce samedi 26 septembre, les bars et restaurants y seront en effet fermés pendant au moins deux semaines. Les élus y voient une décision «unilatérale, inadaptée et injuste». Entre l’Etat et les régions se joue donc une guerre des nerfs sur fond de crise sanitaire.

Une bataille à coup d’arguments

La maire écologiste de Marseille, Michèle Rubirola, a, par exemple, dénoncé ce jeudi une situation «inadmissible», chiffres à l’appui. «Il y a une stabilisation du taux de positivité autour de 7 à 8 % à Marseille. C’est élevé mais à Paris, c’est 10 %», a-t-elle fait valoir sur Franceinfo.

Dans la cité phocéenne, des signes encourageants ont été constatés et un plateau semble s’esquisser. Mais dans les Bouches-du-Rhône, qui ont connu une flambée de cas pendant l’été, même si le nombre de nouveaux cas baisse, les hôpitaux continuent de se remplir. Sur l’ensemble de la France, 1.000 personnes étaient hospitalisées en réanimation, ce jeudi 24 septembre, pour des formes graves de Covid-19. Une première depuis juin.

Dans ce contexte, il est peu probable que le gouvernement accepte d’accorder à Marseille un délai supplémentaire de dix jours, pourtant réclamé. Ailleurs, dans les métropoles de Lille, Toulouse, Saint-Etienne, Rennes, Rouen, Grenoble, Montpellier et Paris, classées en «zone d’alerte renforcée», soit le niveau d’alerte juste en dessous de celui de Marseille, une certaine incompréhension est de mise.

Comme ses homologues marseillais, Anne Hidalgo a ainsi également dénoncé ce jeudi «des mesures très restrictives prises sans concertation». Dans le viseur de la maire de Paris, la fermeture prévue, dès lundi prochain, des bars et restaurants à partir de 22h. Là encore, le gouvernement s’appuie sur des indicateurs épidémiques dégradés, ce que l’AP-HP n’a fait que confirmer.

Conséquence imméditate : l’établissement public en charge des hôpitaux franciliens a annoncé ce jeudi de premières déprogrammations d’opérations chirurgicales pour se tenir prêt à réagir.

Des conséquences redoutées

Mais si les données épidémiques semblent donner raison au gouvernement, le prix à payer risque d’être très élevé.

Au niveau économique d’abord, les professionnels du tourisme et des loisirs, déjà très éprouvés par la crise, n’ont pas hésité à parler de «cauchemar», et ont faire part de leurs craintes de voir généralisées à toute la France les fermetures strictes imposées aux établissements de la métropole d’Aix-Marseille.

Et si de «nouvelles mesures de soutien» sont à l’étude, selon une source gouvernementale, il n’est pas sûr qu’elles suffisent à redonner confiance aux Français, déjà durement éprouvés. Aujourd’hui, seul un sondé sur trois (35 %) estime le gouvernement à même de gérer la crise selon un sondage YouGov publié le mois dernier.

Un vent favorable pour les oppositions qui, dans la perspective des prochaines échéances électorales, pourraient en profiter. 

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