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Le coronavirus fait tousser l'économie française

Le gouvernement table sur une chute du PIB de 10 % cette année. Le gouvernement table sur une chute du PIB de 10 % cette année. [PHILIPPE LOPEZ / AFP]

Menace sur la relance. Alors que l’économie française commençait à peine à reprendre des couleurs, la seconde vague de l’épidémie de Covid-19 assombrit les perspectives.

La hausse du nombre de contaminations (près de 17.000 nouveaux cas en 24 heures samedi, un record) et de patients en réanimation (plus de 1.400 mardi) a en effet poussé le gouvernement à prendre de nouvelles mesures restrictives, concernant notamment les bars, les restaurants et les rassemblements. Mais celles-ci risquent de peser sur l’activité et de porter un coup fatal à des secteurs déjà moribonds, qui n’en avaient pas besoin.

Des signaux inquiétants

Bien que le gouvernement, l’Insee et la Banque de France soient aujourd’hui moins pessimistes sur l’ampleur de la crise qu’ils ne l’étaient il y a quelques mois, ils tablent toujours sur une très forte récession cette année. Ils estiment respectivement la chute du PIB en 2020 à 10 %, 9 % et 8,7 %, du jamais vu depuis 1945, avant un fort rebond, espéré, en 2021 (+8 % selon l’exécutif, +7,4 % pour la Banque de France).

«Ce n’est pas parce que les difficultés sanitaires ont repris qu’il faut abandonner l’idée de la relance économique», a affirmé le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, fin septembre lors d’une conférence de presse de présentation du projet de budget 2021. Mais elle risque d’être plus lente que prévu. L’incertitude sanitaire et le durcissement des mesures gouvernementales pourraient en effet peser sur la confiance des entreprises et des ménages, bridant la consommation et l’investissement, moteurs traditionnels de l’économie française.

Autre preuve que la situation est loin d’être réglée, l’Insee s’attend à un bond du chômage d’ici à la fin de l’année. Son taux devrait s’établir à 9,7 % de la population active fin 2020, soit 2,6 points de plus que mi-2020, sous l’effet de la multiplication des faillites d’entreprises et des plans sociaux. Renault, Airbus, Auchan, Nokia… Pas moins de 345 plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) ont été recensés entre mars et août (contre 231 sur la même période l’an dernier), représentant 50 000 emplois. La Banque de France table ainsi sur la destruction d’environ 800.000 emplois d’ici à la fin de l’année, alors que 715.000 ont déjà été supprimés au premier semestre, selon l’Insee.

Des aides supplémentaires

Face au récent tour de vis sanitaire du gouvernement, certains professionnels s’alarment. Des aides supplémentaires ont ainsi été annoncées récemment par l’Etat. Après la prolongation jusqu’à la fin de l’année du chômage partiel indemnisé à 100 % pour les «secteurs protégés» (hôtellerie-restauration, événementiel, culture…), Bruno Le Maire a annoncé ce mardi un élargissement des bénéficiaires du «fonds de solidarité», destiné aux sociétés particulièrement affectées par la pandémie, notamment le secteur de l’événementiel.

Les restaurateurs ont, de leur côté, été autorisés à rester ouverts, même dans les zones d’«alerte maximale» – comme à Paris et Marseille –, au prix d’un protocole sanitaire renforcé. Ce que n’ont obtenu ni les bars ni les salles de sport, contraints de fermer dans les zones d’«alerte renforcée» – une dizaine de métropoles – et d’«alerte maximale». Avec le retour du coronavirus, c’est donc toute l’économie française qui tousse.

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