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Tempête Alex : le début d'un long combat pour les sinistrés

Parmi les sinistrés des vallées de la Roya, de la Vésubie et de la Tinée, certains ont perdu leurs maisons, emportées par les crues.[CHRISTOPHE SIMON / AFP]

Impuissants, ils ont vu le ciel leur tomber sur la tête. Une semaine après les pluies torrentielles qui ont frappé les vallées de la Roya, de la Vésubie et de la Tinée (Alpes-Maritimes), les sinistrés vivent dans un monde dévasté. Le bilan humain est lourd (au moins cinq morts, sept disparus, 13 «probables disparus» et deux personnes sont également décédées dans le nord de l’Italie) et les dégâts matériels sont considérables.

Maisons dévastées, routes emportées, réseaux d’eau potable ou d’électricité rompus… Le chantier s’élèverait à un milliard d’euros, selon Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Présent sur place mercredi 7 octobre, Emmanuel Macron a promis «plusieurs centaines de millions d’euros», auxquels viendra s’ajouter l’argent d’une «conférence des financeurs» réunissant l’Etat et les collectivités, ainsi que 150 millions supplémentaires issus du «Fonds d’urgence 06» et du fonds Barnier. Le chef de l'Etat assure par ailleurs que l’arrêté de catastrophe naturelle, adopté mercredi pour 55 communes, permettra de prendre en charge 80% du coût des maisons à reconstruire.

Mais les habitants devront également constituer de solides dossiers pour leurs assureurs, alors qu’ils évoluent actuellement dans un paysage de «bombardement»,  selon les termes du préfet, Bernard Gonzalez. Pour faire face, la solidarité est de mise. Ils partagent des repas, récupèrent du bois de chauffage et fournissent les plus isolés en produits de première nécessité. Certains villages, comme celui de Tende, ne sont accessibles que par hélicoptère, et même le cimetière  n’a pas été épargné par la vague. Le maire, Jean-Pierre Vassallo, évoque «environ 150 corps» emportés. Les habitants, fatalistes, s’attendent à des années de travaux.

D’autres catastrophes à craindre ?

Pour l’heure, ils réclament le rétablissement urgent de leur ligne de train. La SNCF a justement réaménagé un TER en train de marchandises, pour acheminer secours et vivres sur place, avant une reprise du trafic «dans 4 à 5 semaines». Pour la route principale en revanche, «ça va prendre des mois». Si un accès routier par l’Italie doit être rouvert au plus vite, Emmanuel Macron met en garde : la reconstruction prendra du temps mais elle ne sera pas faite «à l’identique», afin de prévenir de futures crues.

Les inondations sont, il est vrai, récurrentes dans cette région. On se souvient de celles de 2014, mais aussi de 2015, quand les trombes d’eau tombées sur les Alpes-Maritimes avaient fait 20 victimes. Un phénomène qui semble empirer avec les années.

Les analyses montrent d'ailleurs une «augmentation de la fréquence des épisodes méditerranéens les plus forts», assure Véronique Ducrocq, météorologue à Météo France. Si les cumuls observés vendredi 2 octobre étaient «exceptionnels voire sans précédent», ces phénomènes liés à des remontées d’air chaud et humide de la Méditerranée pourraient s’intensifier à cause du réchauffement climatique.

Sous l’effet de la hausse de la température, «l’atmosphère peut contenir davantage de vapeur d’eau», d’autant plus susceptible de se transformer en pluie, avant de tout dévaster. Le Sud n'a donc pas fini de souffrir.

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