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Couvre-feu : quels sont les précédents en France ?

Un couvre-feu avait été décrété dans plusieurs villes de cinq départements français lors des émeutes en banlieue, en 2005.  Un couvre-feu avait été décrété dans plusieurs villes de cinq départements français lors des émeutes en banlieue, en 2005. [ERIC CABANIS / AFP]

Vers un couvre-feu dans les zones les plus touchées par le coronavirus ? C'est l'une des pistes étudiées par le gouvernement, qui pourrait être annoncée par Emmanuel Macron lors de son allocution ce mercredi soir. Une mesure qui a peu de précédents en France.

Lors de la première vague épidémique, au printemps, un couvre-feu avait déjà été décrété dans plusieurs villes (Nice, Perpignan, Montpellier, Mulhouse, Amiens, Charleville-Mézières, Colombes...) par les maires ou les préfets. Il avait également été instauré en Guyane, où il est toujours d'actualité, bien qu'il ait été progressivement assoupli.

Avant la crise sanitaire, il faut remonter à 2005 pour retrouver trace d'un couvre-feu. Pour tenter de calmer les émeutes dans les banlieues françaises, consécutives à la mort de deux adolescents dans un transformateur électrique à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) lors d'une course-poursuite avec la police, le gouvernement du Premier ministre Dominique de Villepin instaure le 8 novembre 2005 l'état d'urgence. Une mesure exceptionnelle, permettant aux préfets de décréter un couvre-feu là où ils le jugent nécessaire. Vingt-cinq départements sont concernés par cet état d'urgence, mais un couvre-feu ne sera imposé que dans cinq d'entre eux (Alpes-Maritimes, Somme, Seine-Maritime, Loiret et Eure), seulement dans certaines zones.

Un couvre-feu à Paris pendant la guerre d'Algérie

Un couvre-feu avait précédemment été mis en place en 1985 en Nouvelle-Calédonie, en réaction aux affrontements sanglants entre partisans de l'indépendance vis-à-vis de la France et loyalistes. L'état d'urgence, permettant l'imposition de couvre-feux, avait été créé trente ans auparavant, au début de la guerre d'Algérie (1954-1962), suite à l'insurrection déclenchée dans le territoire français par le FLN (Front de libération nationale).

Décrété une première fois en Algérie en 1955, le couvre-feu l'est de nouveau en 1958 et 1961. En métropole, il est imposé à Paris en 1958 par le préfet de la capitale, Maurice Papon, mais seulement pour les «Français musulmans d'Algérie», terme utilisé à l'époque pour désigner les Algériens travaillant en métropole. Une décision vite tombée dans l'oubli. En 1961, face à la multiplication d'assassinats de policiers français par des militants algériens du FLN, Maurice Papon décrète de nouveau un couvre-feu pour les seuls Algériens.

En guise de riposte, le FLN organise une manifestation à Paris le 17 octobre 1961, réprimée dans le sang par la police. Le bilan officiel fait état de trois morts, mais il varierait plutôt entre une trentaine et plus de 200, selon les historiens qui ont étudié la question par la suite.

Le couvre-feu rappelle donc les heures les plus sombres de l'histoire de France. D'autant plus qu'il avait également été mis en place sous l'Occupation pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1943, par les autorités nazies.

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