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Couvre-feu : va-t-on assister à un exode des Franciliens vers la province ?

Non contraints dans leur déplacement, les Franciliens [© Martin BUREAU / AFP]

Les Franciliens pourraient être nombreux à vouloir quitter la ville pour les régions qui ne sont pas concernées par le couvre-feu, instauré en région parisienne dès ce week-end entre 21h et 6h du matin. Si 17 % des habitants de la métropole parisienne avaient préféré quitter leur résidence principale pendant le confinement, la tendance devrait tout de même être plus faible face à cette nouvelle mesure.

Et ce, pour plusieurs raisons. La première est que le couvre-feu n'est pas – par définition – aussi contraignant qu'un confinement. Il n'empêche pas de se rendre au travail, ni d'aller déjeuner à l'extérieur et encore moins d'aller se balader en forêt par exemple. De fait, les Franciliens qui le souhaitent pourront toujours partir en week-end et visiter leur famille en dehors de la zone concernée par le couvre-feu.

aucune restriction de déplacement

Une autre raison est que cette mesure va entrer en vigueur en même temps que le début des vacances scolaires de la Toussaint. Or, lors de son allocution mercredi 14 octobre, le président de la République, Emmanuel Macron, a bien précisé qu'il n'était absolument pas interdit aux personnes qui l'avaient prévu de partir en vacances. Tous ceux qui le souhaitent pourront donc quitter à leur guise la région.

«Demander aux gens de rester confinés dans un appartement et de ne pas aller dans un lieu de vacances, ce serait disproportionné», a en effet déclaré à ce sujet le président de la République lors de son interview télévisée, exhortant les Français à «faire appel à leur bon sens».

Le directeur de l'ARS Ile-de-France, Aurélien Rousseau, a d'ailleurs défendu le choix du gouvernement de ne pas interdire les déplacements pour la Toussaint en rappelant qu'«on n'avait pas eu les grands mouvements de contamination au printemps». «Au moment du confinement, beaucoup de gens sont partis, ça n'a pas fait une flambée dans les autres régions», a-t-il rappelé.

A noter également que selon une enquête Odoxa-Dentsu réalisée ce jeudi 15 octobre, les Français sont 64 % à être favorables au couvre-feu annoncé par le gouvernement. Par essence, s'ils approuvent majoritairement cette mesure, ils seront plus enclins à la respecter. «Pour l’essentiel, nos concitoyens approuveront et respecteront une mesure les privant de liberté», a d'ailleurs expliqué Gaël Sliman, le président d’Odoxa.

De nombreuses exceptions

Enfin, la dernière raison est que de nombreuses exceptions à ce couvre-feu sont d'ores et déjà admises par le gouvernement, et permettent bien plus de libertés que le confinement. «Il y aura une autorisation [...] pour toutes ceux qui rentrent du travail après 21h ou qui travaillent de nuit, pour tous ceux qui auront des urgences, par exemple, sanitaires», a ainsi fait savoir Emmanuel Macron. Et d'ajouter qu'«il n'y aura pas d'interdiction de circuler entre 21h et 6h du matin», mais «une stricte limitation aux bonnes raisons».

Le Premier ministre, Jean Castex, a également précisé ce jeudi 15 octobre qu’il sera toujours possible de sortir entre 21h et 6h pour prendre un avion ou un train qui arrive ou part après 21h. A la condition d'être en mesure de présenter son billet aux forces de l’ordre, en plus de l'attestation.

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