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Professeur décapité dans les Yvelines : ce que l'on sait

Que s'est-il passé à Conflans Sainte-Honorine (Yvelines) où un homme a été retrouvé décapité ce vendredi 16 octobre ?

Que s'est-il passé ?

Vendredi 16 octobre, à 17H11, les policiers de la brigade anticriminalité de Conflans-Sainte-Honorine sont appelés par les policiers municipaux d'Eragny-sur-Oise (Val d'Oise) qui ont découvert le corps d'un homme décapité sur la voie publique, a relaté le procureur du parquet national antiterroriste (PNAT), Jean-François Ricard.

Les faits ont lieu non loin du collège du Bois d'Aulne, situé à Conflans-Saint-Honorine, dans un quartier pavillonnaire sans histoires. En arrivant, les policiers tentent d'interpeller, à 200 mètres de la victime, un homme qui tire en leur direction «à cinq reprises» avec «une arme de poing», a poursuivi M. Ricard. Les policiers ripostent, l'agresseur est atteint de «9 impacts». Il a, à ses côtés, une arme de poing de type Airsoft avec cinq cartouches de gaz, un couteau de type poignard.

Selon M. Ricard, l'homme a tenté de se relever et de donner des coups de couteau aux policiers. Des sources judiciaires avaient affirmé vendredi que l'agresseur avait crié «Allah Akbar» avant que les policiers ne fassent feu. Un second couteau ensanglanté, avec une lame de 35 cm, est découvert à une trentaine de mètres de la victime, a ajouté M. Ricard.

QUI EST LA VICTIME ? 

Samuel Paty, âgé de 47 ans et père de famille, enseignait l'histoire-géographie au collège du Bois d'Aulne. Ce professeur avait récemment montré des caricatures de Mahomet à ses élèves de quatrième dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression.

Certains parents s'en étaient émus, notamment sur les réseaux sociaux.

QUI EST L'assaillant ?

L'assaillant, Abdoullakh A., est un jeune Russe tchétchène de 18 ans, né à Moscou. Connu pour des antécédents de droit commun, il n'a jamais été condamné. Il n'était pas connu des services de renseignement pour radicalisation, selon plusieurs sources proches du dossier.

Il a obtenu le 4 mars 2020 un titre de séjour valable jusqu'en mars 2030 . Il a le statut de réfugié et habitait à Evreux (Eure). Jean-François Ricard a expliqué que les enquêteurs avaient retrouvé dans son téléphone portable le texte de revendication envoyé sur Twitter. ce texte avait été écrit à 12H17. Ils ont découvert aussi la photo de la tête de la victime envoyée à 16H57 sur Twitter.

Cette photo était accompagnée d'un message adressé à Emmanuel Macron «le dirigeant des infidèles», expliquant vouloir venger celui «qui a osé rabaisser Mouhammad».

15 personnes en garde à vue, dont 4 collégiens

Quinze personnes étaient en garde à vue lundi après-midi dans l'enquête antiterroriste sur l'assassinat sauvage vendredi de Samuel Paty, un enseignant, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), a appris l'AFP de source judiciaire.

De nouveaux individus ont été placés en garde à vue lundi dont une personne qui «a déjà été condamnée pour des faits de terrorisme et qui déclare spontanément avoir été en lien avec l'auteur quelques temps avant les faits», mais aussi quatre collégiens, alors qu'un élève a été relâché. Selon une source proche du dossier, l'enseignant d'histoire-géographie du collège de Conflans-Sainte-Honorine a été «désigné» à l'assaillant, Abdoullakh Anzarov, «par un ou plusieurs collégiens, a priori contre une rémunération».

un parent avait porté plainte après le cours sur les caricatures

Le professeur d'histoire décapité vendredi près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) était visé depuis la semaine dernière par la plainte d'un parent d'élève indigné qu'il ait montré des caricatures de Mahomet à sa classe, a-t-on appris samedi de source proche du dossier.

Selon cette source, il s'agit «manifestement» du père actuellement en garde à vue, qui avait diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle il qualifiait l'enseignant de «voyou» pour avoir montré des caricatures de Mahomet «nu» pendant un cours dans la classe de 4e de sa fille. Le professeur avait, quelques jours plus tard, porté plainte à son tour pour diffamation, a ajouté la source proche du dossier.

Le parquet anti-terroriste saisi

On ne connaît pas à ce stade les circonstances exactes de l'attaque. L'attaque pourrait être notamment liée au cours donné quelques jours plus tôt par le professeur à ses élèves. 

Une enquête a été ouverte pour «assassinat en relation avec une entreprise terroriste» et «association de malfaiteurs terroriste criminelle», selon l'AFP. La Sous-direction anti-terroriste (Sdat) de la police et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont été saisies.

Un «attentat terroriste islamiste» pour Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a qualifié vendredi la décapitation d'un enseignant d'«attentat terroriste islamiste» et assuré les enseignants que la nation ferait bloc contre «l'obscurantisme» pour les «protéger et les défendre», sur les lieux de l'attaque à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).

«Tous et toutes nous ferons bloc. Ils ne passeront pas. L'obscurantisme et la violence qui l'accompagne ne gagneront pas. Ils ne nous diviseront pas. C'est ce qu'ils cherchent et nous devons nous tenir tous ensemble», a ajouté le chef de l'Etat, en affirmant que «la nation toute entière sera là à leurs côtés, aujourd'hui et demain pour les protéger et les défendre».

L'hommage à Samuel Paty aura lieu dans la cour de la Sorbonne mercredi

La cérémonie d'hommage national à Samuel Paty «aura lieu dans la cour de la Sorbonne mercredi en fin d'après-midi», a indiqué l'Elysée. «Ce choix a été fait en accord avec la famille du défunt», reçue lundi matin à l'Elysée par Emmanuel Macron, précise la présidence, qui souligne que la Sorbonne est «le monument symbolique de l'esprit des Lumières et du rayonnement culturel, littéraire et éducatif de la France».

Retrouvez toute l'actualité sur l'attaque ICI 

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