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Lactalis : Le géant du lait accusé de rejeter des déchets toxiques dans les rivières

Le groupe Lactalis est le leader mondial du secteur laitier. Le groupe Lactalis est le leader mondial du secteur laitier. [JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP]

Lactalis, entreprise leader dans le secteur du lait, aurait déversé des produits toxiques, via ses usines françaises, directement dans des rivières. C’est ce que rélève une vaste enquête menée pendant un an par le média d’investigation Disclose, publiée ce lundi.

Le média révèle qu’entre 2010 et jusqu’à aujourd’hui, «38 usines Lactalis ont été ou sont toujours en violation du code de l’environnement, le recueil de lois qui encadre le droit en la matière. Soit plus de la moitié des 60 établissements recensés et analysés dans le cadre de cette enquête

En s’appuyant sur des documents des Directions régionales de l’environnement (DREAL) et des Directions départementales de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP), les journalistes ont pu cartographier l’ensemble des usines Lactalis qui ont été épinglées pour des rejets de polluants dans l’eau.

En juin et juillet derniers, les gendarmes ont notamment signalé des «rejets blanchâtres» dans la Véronne, non loin de la société fromagère Riom, filiale du groupe Lactalis. Cette pollution a causé la mort d’écrevisses et de poissons. Une laiterie dans la Mayenne a accidentellement déversé 600 kilos d’ammoniac pur dans l’eau de l’Oudon, et n’a déclaré d’accident que 24 heures plus tard. La rivière a été polluée sur plusieurs kilomètres. Autre exemple dans les Vosges, où une fromagerie du groupe a été épinglé pour des rejets excessifs de phosphores dans une rivière.

Un système d'autosurveillance

Les usines du groupe laitier sont des installations classées pour l’environnement (ICPE), une catégorie qui regroupe les installations qui présentent un danger ou des nuisances pour les riverains, la santé, la sécurité, ou l’environnement. Ce statut octroie le droit aux usines de déverser leurs eaux usées dans la nature, à condition d’avoir été au préalable dépolluées par une station d’épuration. Des seuils de produits chimiques ont été fixés par arrêté préfectoral, rappelle Disclose, et les usines se doivent de les respecter.

Or ces installations doivent procéder à des autoévaluations de la qualité des eaux déversées. Cependant, plusieurs de ces autoévaluations auraient été falsifiées, sous-estimant volontairement la teneur en produits chimiques des eaux usées. Et les contrôles externes, par l’inspection des installations classées, sont rares. «La plupart des autosurveillances industrielles qui sont transmises à la DREAL ne sont jamais vérifiées», selon un inspecteur de l’environnement interrogé par Disclose.  

L’enquête révèle également que les usines de groupe Lactalis épinglées ont toutes perçu de l’argent public pour les aider à moins polluer. D’après les calculs des journalistes, au total, les usines auraient reçu 40 millions d’euros de subventions depuis 2002. 

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